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17 et 18 septembre 2010 (semaine 37)
 

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2010-09-18 -
BENOÎT XVI DURANT LA CÉLÉBRATION OECUMÉNIQUE

Durant la célébration œcuménique des Vêpres dans l'Abbaye de Westminster, avec des représentants des confessions chrétiennes, Benoît XVI a surtout évoqué la nécessaire fidélité à la pensée du Christ.

" Tandis que nous avancions vers le chœur au début de cet office, la chorale a chanté que le Christ est notre « fondement sûr ». [...] Notre engagement en faveur de l’unité des chrétiens est né bel et bien de notre foi en Christ, en ce Christ, ressuscité des morts et assis à la droite du Père, qui reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts. C’est la réalité de la personne du Christ, son œuvre de salut et surtout le fait historique de sa résurrection, qui forment le contenu du kérygme apostolique ainsi que ces formulations de la foi qui, en commençant par le Nouveau Testament lui-même, ont garanti l’intégrité de sa transmission.

" L’unité de l’Église, en un mot, ne peut jamais être autre qu’une unité dans la foi des Apôtres, dans la foi confiée à chaque nouveau membre du Corps du Christ durant le rite du Baptême. C’est cette foi qui nous unit dans le Seigneur, qui nous rend participants de son Esprit Saint, et qui ainsi, aujourd'hui encore, nous rend participants de la vie de la Sainte Trinité, modèle de la koinonia de l’Église ici-bas.

" Chers amis, nous avons en mémoire les défis, les bénédictions, les déceptions et les signes d’espérance qui ont marqué notre cheminement œcuménique. Ce soir, nous confions tout cela au Seigneur, sûrs de sa providence et de la puissance de sa grâce. Nous savons que les amitiés que nous avons bâties, le dialogue que nous avons commencé et l’espérance qui nous anime nous donneront l’énergie et nous indiqueront le chemin tandis que nous avançons ensemble avec persévérance.

" En même temps, avec un réalisme évangélique, nous devons aussi reconnaître les défis que nous avons à affronter, non seulement tout au long du chemin de l’unité des Chrétiens, mais aussi dans la tâche qui nous incombe d’annoncer le Christ aujourd’hui.

" La fidélité à la Parole de Dieu, précisément parce que c’est une Parole vraie, exige de nous une obéissance qui nous amène ensemble à une compréhension plus profonde de la volonté du Seigneur, obéissance qui doit être libérée de tout conformisme intellectuel ou d’une adaptation facile à l’esprit du monde.

" C’est là le mot d’encouragement avec lequel je désire vous quitter ce soir, et je le fais en conformité avec mon ministère d’Évêque de Rome et de Successeur de saint Pierre, chargé de veiller avec une attention particulière à l’unité du troupeau du Christ."

De son côté, l'archevêque de Canterbury, le Dr Rowan Williams, a cité saint Augustin de Canterbury envoyé en Angleterre pour annoncer l'Evangile, par le pape Grégoire le Grand en qui il voit une figure attirante aussi pour aujourd'hui, non seulement comme théologien mais comme pasteur dont la « vision » a permis l'évangélisation des VIème et VIIème siècle.

Il a cité aussi celui dont le ape porte le nom, saint Benoît qui a donné à l'Europe une règle de vie simple faite de joie et de service mutuel, et un exemple « équilibré » de vie dans « le travail et la prière » qui préserve la « dignité humaine » et « l'amour de Dieu ».

Le Dr Williams a souligné que cet exemple n'était pas seulement pour les moines mais aussi pour la société contemporaine marquée par la « productivité », une vision du travail parfois « obsédante » et « déshumanisante » qui rend le chômage encore plus insupportable.

A ses yeux, c'est une urgente nécessité de retrouver la dignité du travail humain et l'ouverture à l'amour de Dieu : ce serait une façon de retrouver l'héritage bénédictin aujourd'hui.
Enfin, parmi les titres des papes, et donc aussi de saint Grégoire le Grand, l'archevêque anglican a retenu celui de « serviteur des serviteurs de Dieu » : l'autorité de l'Eglise, c'est le service. Il a rappelé l'invitation de Jean-Paul II dans Ut unum sint de réfléchir ensemble à la façon d'exercer le ministère de Pierre aujourd'hui, avec un « amour créatif ».

Après la prière du Notre Père, et l'encensement de la tombe de saint Édouard le Confesseur, Roi d'Angleterre, à genoux, l'archevêque puis le pape ont prié demandant notamment de pouvoir toujours servir « le bien commun » et « dépasser les divisions ». « Où sont amour et charité, Dieu est présent », a chanté le chœur en latin. Le pape et l'archevêque ont prononcé ensemble l'oraison finale et ils ont ensemble béni l'assemblée qui a éclaté en applaudissements, au moment de la procession (source : VIS)

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