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2010-09-24 - Bolivie
UNE VRAIE DÉMOCRATIE NE SE CONSTRUIT PAS SUR LA MORT

“La vie, don sacré de Dieu” est le titre du communiqué de la Conférence épiscopale de la Bolivie, sur l’évènement tragique des lynchages dans différentes parties du pays, dont la fréquence inquiète l’Eglise

Ce communiqué a été lu pendant une conférence de presse par Mgr Oscar Aparicio, évêque auxiliaire de La Paz et secrétaire général de la Conférence épiscopale. Ces lynchages dans différentes parties du pays inquiètent l’Eglise, par leur fréquence.

Le dernier épisode date d’une semaine : trois frères sont mort après avoir été enterrés vivants dans un village près de la ville de de Cochabamba, accusés d’avoir assassiné un voisin de maison. "Ces crimes se vérifient depuis un moment, cependant ces dernières années leur nombre a augmenté et ils ont été caractérisés par la violence brutale et inhumaine, justifiés par des arguments insoutenables," lit-on dans le communiqué.

Ce communiqué continue : " Ce qui préoccupe encore plus est le fait que les autorités chargées de l’application de la loi et de la défense des droits des citoyens ne réussissent pas à empêcher ou à punir adéquatement les coupables de ces actes".

" Il est important de noter, continuent les évêques, que ces cas sont dus aussi à une ‘justice communautaire’ mal comprise, peut-être alimentée par l’ambiguïté de la législation en vigueur, qui ne règlemente pas le domaine des applications et des responsabilités, et dans laquelle on cherche à protéger beaucoup des auteurs de ces crimes".

Le texte réaffirme la validité des principes chrétiens : " Une vraie démocratie ne se construit pas sur la mort, il faut avoir la capacité de trouver des alternatives pour réhabiliter les personnes qui commettent des crimes gaves, mais ne jamais les éliminer, ce n’est pas éthique, ce n’est pas humain, et encore moins chrétien".

A la fin du communiqué, les évêques lancent un appel à la communauté chrétienne et aux autorités : " En tant qu’Eglise catholique, nous demandons à tous les Boliviens de bannir définitivement et pour toujours de notre pays ces pratiques inhumaines, pour redécouvrir les vraies valeurs humaines et chrétiens qui naissent de la foi en le Dieu de la vie et de l’amour.

" Nous demandons aux organes responsables, civils et de la police, de s’efforcer au maximum de prendre urgemment toutes les mesures nécessaires pour bannir ce fléau".

Déjà, le 15 juin dernier, l'évêque d'Oruro dénonçait cette situation et l’indifférence des autorités. Mgr Bialasik avait signalé qu’il " n’est pas possible que le gouvernement et les institutions de la société puissent accepter ces actions, un travail urgent est nécessaire pour empêcher ce genre de faits, évitant qu’ils puissent continuer à faire pleurer les familles boliviennes". (source : Fides)


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