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du 1 au 4 octobre 2010 (semaine 40)
 

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2010-10-04 - Le Synode
UNE RÉUNION SYMPATHIQUE OU UNE DISCUSSION QUI APPORTE DU SENS

L'évêque grec-orthodoxe du Mont-Liban trouve que les propos du document de travail du Synode ne sont pas développés en ce qui concerne les Eglises orthodoxes et ceux que les catholiques appellent "les communautés évangéliques".

Interviewé par Mme Hala Homsi, responsable de la rubrique « religion » au quotidien libanais An Nahar, sur sa lecture du synode du Vatican sur les chrétiens du Moyen Orient, le métropolite Georges (Khodr), évêque grec-orthodoxe du Mont Liban, qui représentera le Patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche aux travaux du synode, Eglise qui a été invitée à y participer en tant « qu'observateur », a indiqué que le document de travail ("instrumentum laboris") soumis au synode comme document de base "était à son avis très complet dans sa façon de couvrir les angoisses des Eglises orientales catholiques
dans cet Orient arabe".

Ce document aborde des questions de nature pastorale et d'autres liées à des aspects très pratiques et "visent à lier les catholiques entre eux". Les questions relatives aux positions prises à l'égard de l'islam ont attiré particulièrement l’attention du métropolite Khodr.

Mais il trouve que les propos du document de travail ne sont pas développés en ce qui concerne les Eglises orthodoxes et ceux que les catholiques appellent "les communautés évangéliques". Il considère que les propos "sont très limités à cet égard comme si la grande Eglise catholique non orientale - "et c'est une position que je respecte"- est celle qui est responsable des relations avec les orthodoxes et les protestants ».

Cela, poursuit le métropolite Georges, « était connu, et pourrait inciter les orthodoxes à traiter directement avec le siège pontifical, en considérant que le Pape seul est celui qui peut lier et délier".

Une question théologique d'importance a été remarquée par Mgr Georges dans le texte du document de travail. Il s'agit de l'insistance de la présence catholique sur deux questions: "l'eucharistie, c'est à dire le sacrement de communion, et la primauté du pape de Rome."

En faisant cela, poursuite le métropolite Khodr, « il (le document) n'ouvre point la porte à un dialogue entre les catholiques d'Orient et les autres chrétiens orientaux sur cette question ».

De même, le métropolite Georges ne constate pas une association entre les catholiques et les orthodoxes ou bien une volonté de les unir dans le témoignage dans les sociétés orientales, comme s’il était dit que "les catholiques constituent la présence chrétienne, et que à coté, à la marge, il y a les orthodoxes et les autres."

En cela, le métropolite Georges constate que « l'horizon pontifical romain en ce qui concerne l'Orient est étroit."

Concernant les aspects œcuméniques, il considère que tout désir de se rapprocher des orthodoxes nécessite d'être précisé et délimité. "Nous sommes revenus au dialogue dans le cadre de la commission commune de l'Eglise catholique et des Eglises orthodoxes".

"Cette commission abordera lors de sa prochaine rencontre la question du (de la primauté) pape de Rome et de son infaillibilité. La participation d'un point de vue sociologique existe entre les Eglises. L'Eglise catholique par exemple s'intéresse aux demandes des Eglises orthodoxes en Europe. Les relations entre nous ne sont pas caractérisées par le
prosélytisme. La participation dans le sens spirituel du terme progresse depuis plusieurs années. Mais nous faisons toujours face à l'obstacle grave que constitue la papauté".

Ce qu'attend le métropolite du synode ? "Resserrer les liens entre les (Eglises) catholiques. Ce rapprochement n'est pas un problème pour ces Eglises, il me semble". Il a exprimé le souhait que "les catholiques orientaux évoquent au synode, s'ils ont l'ardeur, l'enthousiasme et la clarté, la question de leur relation avec les (autres) Eglises qui ne sont pas catholiques (qui ne relèvent pas de la communion avec l'Eglise catholique)".

"Si le synode ne dit pas quelque chose de nouveau, de fort et de tranchant, il n'aurait pas alors réalisé quelque chose. Il sera considéré alors comme une simple rencontre sympathique et une discussion qui n'apporte pas du sens." (source : Orthodoxie)


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