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du 5 au 8 octobre 2010 (semaine 41)
 

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2010-10-08 - Arabie saoudite
INTERPELLÉS PARCE QU'ILS ÉTAIENT A LA MESSE


Le vendredi 1 octobre, la police saoudienne est intervenue au cours d'une messe catholique qui se tenait en secret et a arrêté douze ressortissants philippins et un prêtre catholique français, les accusant de prosélytisme.

L'opération policière est intervenue vendredi dernier alors que quelque 150 Philippins participaient à une messe dans un hôtel à Ryad. Douze Philippins et le prêtre,ont été inculpés de "prosélytisme". Ils ont tous été libérés dimanche octobre après des garanties données par leur ambassade ou des tiers.

L'Arabie saoudite interdit la pratique de toute autre religion que l'islam. Cependant, des services religieux, discrets et limités en nombre de participants, sont tolérés par les autorités dans l'enceinte des zones réservées aux expatriés et au sein des rassemblements de Philippins.

Depuis Manille, John Leonard Monterona, coordinateur de Migrante pour le Moyen-Orient, a précisé que le groupe de fidèles s’étaient rassemblés dans un estiraha du district Nadeem de la capitale saoudienne. Un estiraha est un lieu que tout un chacun peut louer afin d’y organiser un anniversaire, un mariage ou une fête quelconque.

La police religieuse, la muttawa, sans doute informée du rassemblement, est intervenue pour y mettre fin. En Arabie Saoudite, dont la devise est : « Il n’y a nulle divinité en dehors d’Allah et le Prophète Mahomet est Son Messager », la célébration publique ou privée de tout autre culte que le culte musulman est formellement interdite.

La nouvelle de l’arrestation du groupe de fidèles est sortie du royaume via des proches des personnes interpellées. Ceux-ci ont indiqué que les fidèles prenaient part à « un service religieux chrétien » et ils ont demandé que l’on vienne en aide aux personnes interpellées.

Tant le prêtre que les fidèles ont été, à ce jour, remis en liberté et ne semblent pas pour l’heure menacés d’être expulsés du pays. Par le passé, dans un certain nombre d’affaires similaires, des expulsions ont été prononcées.

Le responsable de Migrante pour le Moyen-Orient rappelle qu’il est essentiel que « les Philippins expatriés respectent les interdictions culturelles imposées par le pays hôte, particulièrement lorsqu’il s’agir de célébrer un culte autre que l’islam ». « Nous sommes des ‘étrangers’ de troisième catégorie en Arabie Saoudite », a-t-il précisé.

Par le passé, dans un certain nombre d’affaires similaires, des expulsions ont été prononcées. Par exemple en avril 2006 ce fut le cas d’un prêtre catholique syro-malabar, de nationalité indienne, qui fut expulsé du royaume après avoir été surpris en train de célébrer la messe.

Plus d'un million de Philippins sont employés en Arabie saoudite et représentent l'essentiel de la communauté chrétienne du royaume. (source : EDA)

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