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Du 19 au 22 novembre 2010 (semaine 46)
 

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2010-11-22 - Lumière du monde
VATICAN II, L'AXE DU PONTIFICAT


Benoît XVI, qui se place en héritier du Concile Vatican II, dont "presque personne ne lit" les textes, rappelle les fondamentaux de l´Eglise et de ses principes, glissant même une ouverture inattendue en vue de la communion des divorcés remariés.

Il faudrait compter combien de fois Benoît XVI fait référence, de manière explicite, au concile Vatican II, dans la lignée duquel il se situe pleinement. Le pape n’estime pas nécessaire de lancer un nouveau concile, mais bien plus d’appliquer le dernier.

Au fond, le chapitre consacré aux réformes demandées, comme l’ordination d’hommes mariés, le problème des divorcés remariés, ou du discours de l’Église sur la contraception, montre bien que Benoît XVI ne croit pas à une possibilité de changer l’Église par le haut, par des transformations d’organisations, ou une forme d’ « activisme ».

On peut le lui reprocher. Mais c’est une position constante chez lui, et depuis de nombreuses années : la vraie réforme viendra de la Communion, d’un retour à ce qui est essentiel dans le christianisme, le Christ, au moyen d’une profonde conversion.

" Jean XXIII s’est référé au changement survenu après les deux guerres mondiales pour voir dans les « signes des temps » (il le dit dans sa bulle Humanae salutis du 25 décembre 1961, pour la convocation de Vatican II) la nécessité d’un concile, même s’il était alors un vieil homme malade.

" Jean XXIII a fait un grand geste non renouvelable en confiant à un concile universel la tâche de comprendre à nouveau aujourd’hui la parole de la foi. Avant toute chose, le concile s’est chargé et acquitté de la grande tâche de redéfinir aussi bien la destination que la relation de l’Église avec l’ère moderne, et la relation de la foi avec ce temps et ses valeurs.

" Mais transposer ce qui est dit dans l’existence et rester en même temps dans la continuité intérieure de la foi, c’est un processus bien plus difficile que le Concile lui-même. D’autant plus que le Concile a été connu par le monde à travers l’interprétation des médias et moins par ses propres textes que presque personne ne lit.

" Je crois que notre grande tâche est maintenant, une fois quelques questions fondamentales éclaircies, de remettre avant tout en lumière la priorité de Dieu.

" Aujourd’hui, l’important est que l’on voie de nouveau que Dieu existe, qu’Il nous concerne et qu’Il nous répond. Et qu’inversement, s’Il manque, aussi intelligent que soit tout le reste, l’homme perd alors sa dignité et son humanité particulière, et qu’ainsi l’essentiel s’effondre. C’est pourquoi, je crois, poser la priorité de la question de Dieu doit être aujourd’hui le point sur lequel nous devons faire peser tout notre effort.

A la question de Peter Seewald : " Karol Wojtyla avait pour mission de faire franchir le seuil du IIIe millénaire à l’Église catholique. Quelle est la mission de Joseph Ratzinger ? Benoît XVI répond :

" Je dirais que l’on ne devrait pas autant démembrer l’Histoire. Nous œuvrons à un tissu commun. Karol Wojtyla a été en quelque sorte offert par Dieu à l’Église dans une situation critique très précise : d’un côté, la génération marxiste, la génération de 68, mettait en question l’Occident tout entier, et de l’autre, le socialisme réel, qui s’effondrait. Dans cet affrontement, ouvrir une percée à la foi et la montrer comme le centre et le chemin, c’était un instant historique d’une nature singulière.

" Il n’est pas obligatoire que chaque pontificat ait une toute nouvelle mission à remplir. Il s’agit à présent de continuer et de saisir la dramaturgie de l’époque, de maintenir en vie la parole de Dieu comme parole décisive – et en même temps de donner au christianisme cette simplicité et cette profondeur sans lesquelles il ne peut pas agir. »

" Si Jean-Paul II, observe-t-il, dans une situation critique précise, marqué par le marxisme, s’est attaché à «ouvrir une percée à la foi, la montrer comme le centre et le chemin » , lui se donne pour mission de « maintenir en vie la parole de Dieu comme parole décisive, et en même temps de donner au christianisme cette simplicité et cette profondeur sans lesquelles il ne peut agir ». C’est le grand défi de ce qu’il appelle la «nouvelle Évangélisation », avec ces deux piliers qu’il ne cesse de rappeler, le lien entre foi et raison, et la centralité du Christ comme unique voie de salut."

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