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FlashPress - Infocatho
Du 19 au 22 novembre 2010 (semaine 46)
 

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2010-11-22 - Lumière du monde
LES CITATIONS DE "L'OSSERVATORE ROMANO"
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La joie du christianisme - Un mendiant - Les difficultés - Christianisme et modernité - Optimisme - La collégialité - L'Église - Les femmes - Les fins dernières - La venue du Christ. (traductions françaises tirées de "Lumière du monde")

La joie du christianisme
Toute ma vie a été traversée par le fil conducteur suivant : le christianisme donne de la joie, il élargit les horizons. En définitive une existence vécue toujours et uniquement "contre" serait insupportable.

Un mendiant
En ce qui concerne le pape, il est aussi un simple mendiant devant Dieu, plus encore que tous les autres hommes. Naturellement je prie toujours en premier notre Seigneur, avec lequel je me sens lié, pour ainsi dire, par une vieille connaissance. Mais j’invoque aussi les saints. Je suis lié d’amitié avec Augustin, avec Bonaventure, avec Thomas d'Aquin. On dit aussi à de tels saints : "Aidez-moi"! Et la Mère de Dieu est toujours, de toute façon, un grand point de référence. En ce sens, je pénètre dans la communauté des saints. Avec eux, renforcé par eux, je parle ensuite avec le Bon Dieu, en mendiant, d’abord, mais aussi en remerciant, ou tout simplement rempli de joie.

Les difficultés
J’en avais tenu compte. Mais, avant tout, il faut être très prudent quand on évalue un pape, pour décider s’il est important ou non, alors qu’il est encore vivant. Ce n’est que par la suite que l’on peut dire quelle place une chose ou une personne déterminée occupe dans l’ensemble de l’histoire. Mais il était évident que l'atmosphère ne serait pas toujours joyeuse en raison de la situation mondiale actuelle, avec toutes les forces de destruction s’y trouvent, avec toutes les contradictions qui y vivent, avec toutes les menaces et les erreurs. Si j’avais continué à ne recevoir que des approbations, j’aurais dû me demander si j’étais vraiment en train d’annoncer l’Évangile tout entier.

Christianisme et modernité
Le fait d’être chrétien est en soi quelque chose de vivant, de moderne, qui traverse toute la modernité en la formant et en la modelant, et qui, en un certain sens, l’embrasse vraiment. Un grand combat spirituel est donc nécessaire, comme j’ai voulu le montrer avec la récente institution d’un "Conseil Pontifical pour la nouvelle évangélisation". Il est important que nous cherchions à vivre et à penser le christianisme de telle sorte qu’il adopte la modernité bonne et convenable, et donc qu’en même temps il s’éloigne et se distingue de ce qui est en train de devenir une contre-religion.

Optimisme
Si l’on observe plus attentivement – et c’est ce que je peux faire grâce aux visites que me rendent les évêques du monde entier et à bien d’autres rencontres – on constate que le christianisme développe aussi en ce moment une créativité tout à fait nouvelle. [...] La bureaucratie est usée et fatiguée. Ce sont des initiatives qui naissent de l’intérieur, de la joie des jeunes. Peut-être le christianisme va-t-il prendre un nouveau visage, peut-être aussi un aspect culturel différent. Le christianisme ne détermine pas l'opinion publique mondiale, ce sont d’autres personnes qui sont aux commandes. Mais le christianisme est la force vitale sans laquelle les autres choses ne pourraient pas continuer à exister. C’est pourquoi, sur la base de ce que je vois et dont je réussis faire l’expérience personnelle, je suis très optimiste quant au fait que le christianisme se trouve face à une dynamique nouvelle.

Dans la vigne du Seigneur - La collégialité

En effet j’avais une fonction de direction, mais je n’avais rien fait tout seul et j’avais toujours travaillé en équipe ; j’étais vraiment comme l’un des très nombreux ouvriers de la vigne du Seigneur, ayant probablement fait du travail préparatoire, mais, en même temps, n’étant pas fait pour être le premier ni pour prendre la responsabilité de tout. J’ai compris qu’à côté des grands papes, il faut aussi de petits pontifes qui apportent leur contribution personnelle. J’ai donc dit à ce moment ce que je ressentais vraiment [...] Le concile Vatican II nous a enseigné, à juste titre, que la collégialité est un élément constitutif de la structure de l’Église ; autrement dit, que le pape est le premier dans le partage et non pas un monarque absolu qui prend des décisions dans la solitude et fait tout par lui-même.e humanisation de la sexualité est vraiment nécessaire.

L’Église
Paul ne voyait donc pas l’Église comme une institution, comme une organisation, mais comme un organisme vivant dans lequel tous agissent l'un pour l'autre et l'un avec l'autre, en étant unis à partir du Christ. C’est une image, mais une image qui va en profondeur et qui est très réaliste, ne serait-ce que parce que nous croyons que, dans l'eucharistie, nous recevons vraiment le Christ, le Ressuscité. Et si chacun reçoit le même Christ, alors nous sommes vraiment tous réunis dans ce nouveau corps ressuscité qui est comme le grand lieu d’une nouvelle humanité. Il est important de le comprendre et donc de voir l’Église non pas comme un dispositif qui doit faire de tout – le dispositif lui appartient aussi, mais dans certaines limites – mais bien comme un organisme vivant qui provient du Christ lui-même.

Les femmes
La formulation de Jean-Paul II est très importante : "L’Église n’a en aucune façon la faculté de conférer l'ordination sacerdotale aux femmes". Il ne s’agit pas de ne pas vouloir mais de ne pas pouvoir. Le Seigneur a donné une forme à l’Église avec les Douze puis leur succession, avec les évêques et les presbytres (les prêtres). Ce n’est pas nous qui avons créé cette forme de l’Église, même si elle en est un élément constitutif à partir de lui. La respecter est un acte d’obéissance, peut-être l’un des plus difficiles dans la situation actuelle. Mais il est vraiment important que l’Église montre qu’elle n’est pas un régime arbitraire.

Nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. Il y a au contraire une volonté du Seigneur pour nous, à laquelle nous adhérons, même si c’est pénible et difficile dans la culture et la civilisation d’aujourd’hui. Par ailleurs, les fonctions confiées aux femmes dans l’Église sont si grandes et significatives que l’on ne peut pas parler de discrimination. Il en serait ainsi si le sacerdoce était une sorte de domination, alors qu’il doit au contraire être totalement un service. Si l’on regarde l’histoire de l’Église, on se rend compte que la signification des femmes – de Marie à Monique et jusqu’à Mère Teresa – est si éminente que, par bien des côtés, les femmes définissent plus que les hommes le visage de l’Église.

Les fins dernières
C’est une question très sérieuse. Notre prédication, notre annonce, est en effet largement orientée, de manière unilatérale, vers la création d’un monde meilleur, alors que le monde réellement meilleur n’est presque plus mentionné. Ici nous devons faire un examen de conscience. Bien sûr, on cherche à aller à la rencontre de son auditoire, à lui dire ce qui est dans son horizon. Mais nous avons en même temps le devoir d’aller au-delà de cet horizon, de l’élargir, et de regarder les choses ultimes. Les fins dernières sont comme du pain dur pour les hommes d’aujourd’hui. Elles leur paraissent irréelles. Ils voudraient, à la place, des réponses concrètes pour aujourd’hui, des solutions pour leurs souffrances quotidiennes. Mais ce sont des réponses qui restent à mi-chemin si elles ne permettent pas aussi de pressentir et de reconnaître que je vais au-delà de cette vie matérielle, qu’il y a le jugement et qu’il y a la grâce et l'éternité. En ce sens, nous devons aussi trouver des mots et des gestes nouveaux, pour permettre à l’homme de passer le mur du son du fini.

La venue du Christ
Il est important que chaque époque soit près du Seigneur. Que nous aussi, ici et maintenant, nous soyons sous le jugement du Seigneur et que nous nous laissions juger par son tribunal. On parlait d’une double venue du Christ, une à Bethléem et une à la fin des temps, jusqu'au moment où saint Bernard de Clairvaux a parlé d’un "Adventus medius", une venue intermédiaire à travers laquelle le Christ rentre sans cesse périodiquement dans l’histoire. Je crois que saint Bernard a trouvé la tonalité juste. Nous ne pouvons pas dire quand la fin du monde aura lieu. Le Christ lui-même dit que personne ne le sait, pas même le Fils. Mais nous devons rester, pour ainsi dire, toujours près de sa venue, et surtout être sûrs que, dans nos souffrances, il est près de nous. En même temps, nous devons savoir que nous sommes soumis à son jugement pour nos actions. (source : Osservatore romano)


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