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Du 5 au 9 décembre 2010 (semaine 48)
 

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2010-12-09 -
L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DES ÉVÊQUES SUISSES


Inquiets du risque de disparition des chrétiens de la région même qui a vu naître le christianisme, les évêques suisses se sont déclarés, jeudi 2 décembre, solidaires des chrétiens persécutés au Moyen-Orient.

"Choqués" en particulier par leur situation dramatique en Irak, les évêques, réunis pour leur 290e assemblée du 29 novembre au 1er décembre à Viège, dans le Haut-Valais, ont relevé que "plus de 200 millions de chrétiens à travers le monde sont persécutés ou systématiquement inquiétés en raison de leur foi".

Face à l´offensive des libres penseurs dans divers cantons, qui s´en prennent comme à Stalden, en Valais, ou à Triengen, dans le canton de Lucerne, aux crucifix qu´ils veulent bannir des salles de classe, voire aux croix sur le sommet des montagnes, la Conférence des évêques suisses (CES) a plaidé pour le maintien des signes religieux dans l´espace public.

Revenant sur l´attentat sanglant visant l´église syro-catholique de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Bagdad le 31 octobre dernier, les évêques suisses ont qualifié cette attaque de "point culminant d´une longue série d´atteintes à la vie et à l´existence des chrétiens et d´autres minorités religieuses en Irak". Considérant que ces actes de persécution ne semblent pas prêts de s´arrêter et estimant que le "soutien le plus fort des chrétiens est la prière", ils ont invité les paroisses à célébrer des messes et des services religieux pour les chrétiens martyrs de leur foi.

A propos de la "forte hostilité" qui s´est récemment manifestée contre les signes religieux dans l´espace public, le président de la CES a plaidé pour une interprétation positive de la liberté de croyance. Il a estimé que, si autrefois l´athéisme ou l´agnosticisme étaient confinés à la sphère privée, c´est maintenant le contraire qui se passe, la religion tendant aujourd´hui à être écartée du domaine public.

Mgr Brunner a encore relevé avec satisfaction que, d´après un sondage, la majorité de la population est favorable à la présence publique de signes chrétiens, comme les croix et les crucifix. "Cette majorité reconnaît qu´il ne s´agit pas de défendre d´anciens privilèges, mais qu´à travers la disparition de ces signes, on court le risque de compromettre le fondement chrétien de notre société et de notre manière de vivre ensemble sans contrainte".

Interdire les signes religieux dans l´espace public - "même s´ils ne sont pas essentiels pour vivre la foi, ils font partie de sa libre expression" - est à ses yeux clairement discriminatoire. C´est une forme d´intolérance, incompatible avec la liberté de croyance et de conscience, qui est "un bien précieux que doivent respecter toute communauté religieuse et tout Etat".

Elle permet aux hommes de vivre, individuellement ou dans la communauté de leur choix, conformément à leur croyance et conscience - en privé comme en public. "Il en découle le droit de témoigner et de vivre publiquement sa foi au travers de signes visibles". Cela vaut également pour les signes des autres religions, comme les minarets.

Interrogé sur la décision de l´entreprise américaine Philip Morris de ne plus verser sa contribution ecclésiastique aux Eglises réformée, catholique-romaine et catholique-chrétienne neuchâteloises, Mgr Brunner a fait part de son inquiétude face à cette décision abrupte. Elle va contraindre les Eglises à supprimer de nombreuses prestations sociales, avec le risque que ces charges soient reportées sur le canton.

Mais il ne pense pas que cet exemple va faire école. Neuchâtel connaît une situation de séparation entre l´Eglise et l´Etat que l´on ne retrouve pas ailleurs en Suisse, sauf à Genève. Notons que la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) a écrit à la Fédération catholique romaine neuchâteloise (FCRN), pour examiner dans quelle mesure elle pourrait lui venir en aide. (source : Apic)

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