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Du 15 au 18 décembre 2010 (semaine 50)
 

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2010-12-18 -
VIE LITURGIQUE ET COMMUNICATIONS SOCIALES


A Patras, une rencontre sur l’Eglise et les moyens de communication a traité de la retransmission télévisée des offices liturgiques en général et de la Divine Liturgie en particulier, accusés d'éliminer tout rencontre personnelle avec Dieu.

Dans le cadre des manifestations qui ont lieu chaque année à Patras à l’occasion de la fête de saint André, la métropole de Patras a organisé, en novembre dernier, une rencontre sur le discours religieux moderne et les mass media.

Le P. Alexandre Katsiaras, directeur de la station de radio de l’Eglise de Grèce, a analysé cette question dans le cadre de l'Orthodoxis pour laquelle le salut, comme événement personnel, et le Royaume des cieux ne pouvaient en aucun cas faire l’objet d’une « représentation », les moyens de communication se mouvant à l’intérieur de l’histoire et, inévitablement, dans le partiel et le fragmentaire.

La Divine Liturgie, les sacrements et les offices religieux ne peuvent être retransmis parce qu’ils exigent la présence physique du croyant dans l’église et qu’il s’agit d’événements transcendant l’histoire.

Cette retransmission médiatique de la vie liturgique et intérieure de la communauté ecclésiale a de graves conséquences qui constituent le phénomène appelé « laïcisation » : si la vie ecclésiale peut être « représentée », reproduite, elle en serait exclusivement réduite à un événement lié à la nature et point à la personne, comme disent les Pères cappadociens.

La retransmission de cérémonies cultuelles par les mass media abolit le concept d’Eglise en tant que relation et rencontre personnelle de l’homme tout entier ; elle introduit en effet dans la vie de l’Eglise le concept d’assistance visuelle ou auditive par des spectateurs et, dès lors, un élément impersonnel et fragmentaire qui relève de la mondialisation, de l’individualisme et, finalement, du démon.

Outre le culte proprement dit, les homélies prononcées durant les célébrations, et d’autres activités comme la catéchèse, la pastorale, la mission, ne peuvent être retransmis par la radio, la télévision ou l’internet. L’apôtre Paul ne dit-il pas « Votre vie est cachée » (Cor. 3,3) ?

Pour qu’elles donnent des fruits, ces activités présupposent une relation personnelle, l’intégration dans une communauté ecclésiale, un lien personnel avec l’évêque. Les moyens de communication ne peuvent se substituer à cette participation. Un « produit mort » ne peut se substituer à une rencontre personnelle.

Or les productions, même télévisuelles, des moyens de communication sont de nature fragmentaire, de masse, contrairement à ce qui est ecclésial.

La P. Alexandre Katsiaras ne diffère pas des positions défendues par d’autres théologiens de notre époque, comme celles du métropolite Jean Zizioulas de Pergame et l’archimandrite et professeur Grégoire Papathomas (université d’Athènes) qui ne cessent de les affirmer dans leurs écrits ou leurs interventions lors de colloques et de conférences

Un théologien de Patras, Panagiotis Andriopoulos, estime, tout en étant d'accord avec le P. Katsiaras que l’utilisation des mass media dans la vie de l’Eglise est désormais complètement légitime et que tout discours théologique mettant en question le fait que l’on se livre, sans limite aucune, à la boulimie des mass media et, à travers eux, au bon plaisir des autorités ecclésiastiques, résonne comme un anachronisme. (source : Orthodoxie)


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