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du 13 au 17 janvier 2011 (semaine 03)
 

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2011-01-17 - Japon
LES ÉVÊQUES DEMANDENT AUX LAÏCS D'INTERVENIR

Un communiqué publié le 12 janvier montrent que les décisions romaines ne satisfont pas les évêques catholiques du Japon qui viennent de demander aux laïcs de témoigner des difficultés qu’ils rencontrent avec le Chemin néo-catéchuménal.

" Là où le Chemin néo-catéchuménal est actif, on constate que la confusion, le conflit, la division et le chaos sont présents, écrit Mgr Leo Ikenaga Jun, archevêque d’Osaka. Au Japon, l’effet global de la présence du Chemin néo-catéchuménal a été négatif", dont les méthodes occidentales sont inadaptées aux cultures extrême-orientales. Et ce qui est souligné pour le Japon, vaut tout aussi bien pour tous les autres pays asiatiques.

L’évêque poursuit : " Nous, les évêques, à la lumière de notre responsabilité pastorale et apostolique, nous ne pouvons pas ignorer les dégâts causés. .. Jusqu’à maintenant, la Conférence épiscopale japonaise a tenté de régler la question avec le Saint-Siège et les responsables du Chemin néo-catéchuménal. Il est temps désormais d’appeler les laïcs du Japon à participer" au règlement du problème.

Dans un pays où l’expression des difficultés prend rarement une tournure publique et antagoniste, la voie choisie par les évêques japonais et le ton de leur communiqué dénotent d’un mécontentement certain.

Présente au Japon depuis les années 1970, la communauté missionnaire d’origine espagnole pose un problème sérieux aux évêques japonais depuis de nombreuses années. Dans le diocèse de Takamatsu, un séminaire Redemptoris Mater – ainsi que sont nommés les grands séminaires confiés au Chemin néo-catéchuménal – a été ouvert en 1991 avant d’être fermé en 2009 et ses occupants transférés à Rome.

De fortes tensions sont apparues au sein même de la communauté catholique locale, allant jusqu’à des procédures devant les tribunaux civils. Déjà en décembre 2007, lors de leur visite ad limina à Rome, les évêques japonais exprimaient devant le Pape « le problème grave » qu’ils rencontraient avec la communauté missionnaire, n’hésitant pas à assimiler les activités des membres du Chemin à celles d’« une secte ».

Sur le fond, les évêques reprochent au Chemin néo-catéchuménal de ne pas chercher à s’intégrer au Japon ni à comprendre sa culture, là où les responsables du Chemin expliquent que l’Eglise au Japon, pour mettre l’accent sur le dialogue avec les non-chrétiens, omettent la proclamation explicite de la foi chrétienne.

Face à la volonté manifestée par les évêques japonais d’interdire le Chemin néo-catéchuménal au Japon pour une période de cinq ans, Rome avait convoqué une rencontre au Vatican. Le 13 décembre dernier, quatre évêques japonais ont été reçus en audience par Benoît XVI, en présence des plus hauts responsables de la Curie.

De cette audience, il est sorti que le Chemin ne serait pas suspendu au Japon mais qu’une solution aux désaccords actuels serait recherchée entre les parties, un délégué devant être prochainement nommé pour régler l’affaire.

Pour les évêques japonais, la difficulté de se faire entendre par Rome reste entière. Dans le communiqué publié le 12 janvier, Mgr Ikenaga écrit en effet : " Le fait est qu’il est très difficile de faire remonter jusqu’à Rome la réalité de la situation."

Le Chemin néocatéchuménal a été reconnu officiellement par le Saint-Siège le 29 juin 2002. Il a obtenu la reconnaissance de ses statuts le 13 juin 2008, après que plusieurs dicastères de la curie romaine lui avaient demandé de revoir certaines de ses pratiques, essentiellement en matière de liturgie eucharistique.

Kiko Argüello, l´un des deux fondateurs du Chemin néocatéchuménal, a déclaré espérer que les catéchèses du mouvement ne seront pas publiées pour le moment.

La Congrégation pour la doctrine de la foi, lorsqu´elle était présidée par le cardinal Ratzinger, avait souhaité se pencher sur le contenu théologique et doctrinal des catéchèses de Kiko Argüello.

Les évêques japonais disent espérer qu’une solution pourra être trouvée : « Nous espérons que le Chemin néo-catéchuménal prendra vraiment à cœur d’étudier pourquoi les choses n’ont pas marché jusqu’à aujourd’hui et essaiera enfin de nous aider à éliminer la cause des problèmes rencontrés, afin que nous puissions trouver une voie vers une solution."

Pour les évêques, une issue institutionnelle au problème n’ayant pu être discernée au fil des contacts avec le Chemin néo-catéchuménal et avec le Saint-Siège, les évêques demandent aux laïcs du Japon à se manifester pour dire leur volonté. « Il est temps désormais de voir s’exprimer les laïcs japonais », écrit Mgr Ikenaga, qui précise que les évêques espèrent bien que les catholiques japonais qui ont été en contact personnel avec le Chemin rendront compte de leur expérience au délégué qui sera prochainement nommé.

Selon les observations de missionnaires présents au Japon depuis de nombreuses décennies, le simple fait que les évêques japonais aient rédigé et fait paraître ce communiqué en dit assez sur leur volonté de ne pas en rester aux seules conclusions de leur rencontre du 13 décembre 2010 avec le Pape.

Ils ne comprennent pas que, depuis Rome, puissent être prises des décisions concernant telle ou telle option pastorale pour des diocèses situés à l’autre bout du monde. Ils ne comprennent pas pourquoi des responsables de mouvements soient considérés comme qualifiés pour s’imposer au Japon au seul motif qu’ils auraient été efficaces dans certaines Eglises en Occident. (source : EDA)


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