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du 4 au 8 février 2011 (semaine 05)
 

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2011-02-08 - Bangladesh
FLAGELLÉE JUSQU'À LA MORT

L´Eglise catholique au Bangladesh a condamné la flagellation à mort d´une adolescente victime de viol. Hena Begum, 14 ans, a été exécutée au nom de la charia, suite à une fatwa émise par les responsables religieux musulmans de son village.

La jeune fille, qui habitait Chamta, dans le district de Shariatpur, au centre du Bangladesh, a été violée dans la nuit du 30 janvier par son cousin Mahbub, âgé d´une quarantaine d´années. Elle a été exécutée en vertu d´une pratique désormais interdite au Bangladesh mais qui sévit toujours en milieu rural.

"Bien que les fatwas aient été déclarées illégales dans ce pays, les populations des régions reculées souffrent toujours de ces pratiques qui constituent de graves violations des droits de l´homme", a déclaré le Père Albert Thomas Rozario, secrétaire de la Commission épiscopale catholique "Justice et Paix" du Bangladesh.

"Les gens doivent être avertis que les lois qui sont en vigueur dans le pays n´autorisent pas les punitions infligées selon les lois de la charia", a ajouté le prêtre catholique, qui est également avocat à la Cour suprême du Bangladesh.

Alertés par les cris de la victime violée dans la nuit du 30 janvier, la femme de Mahbub, le violeur, et son frère, étaient accourus sur les lieux et s´en étaient pris à l´adolescente. Ils l´ont battue, avant que le père de Hena et d´autres membres de sa famille ne viennent à son secours.

Le lendemain un enseignant de la madrasa de Chamta et l´imam de la mosquée, se réunirent en tribunal improvisé pour juger l´affaire selon la charia. Ils prononcèrent une fatwa, condamnant le violeur à verser une amende et à recevoir 200 coups de fouet en public, et ordonnant également la victime à subir 100 coups de fouet en public pour "participation au crime".

Hena ne put échapper à l´application du châtiment et perdit conscience au bout d´une soixantaine de coups. Ses proches la conduisirent à l´hôpital de Naria où elle décéda peu après, dans la nuit du lundi 1er février.

Malgré une loi promulguée en 2010 par la Haute Cour du Bangladesh interdisant l´application de la charia dans le pays, les associations humanitaires locales affirment que des dizaines de fatwas sont émises chaque année par des conseils de village musulmans comme celui de Chamta.

Au Bangladesh, environ 90% de la population est musulmane, 8% est hindoue, les 2% restants regroupant les autres religions. On estime que les chrétiens représentent, toutes confessions confondues, environ 1% de la population, dont une moitié de catholiques. (source : EDA)


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