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du 1 au 4 mars 2011 (semaine 09)
 

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2011-03-04 - Colombie
UNE SOCIÉTÉ ET UN PAYS MEURTRIS

Depuis un demi-siècle des conflits alimentés par l'argent de la drogue et l'hégémonie des grandes compagnies ont causé la mort de dizaines de milliers de Colombiens et le 2ème plus important déplacement de population dans le monde.

Ces affrontements ont ainsi causé le déplacement de quelque 4 millions de personnes, laissaint une société et un pays meurtris, et tout un peuple qui aspire à la justice et à la paix.

C'est avant tout le désir de trouver une solution à ce conflit interminable qui a incité le Comité central du COE, le Conseil oecuménique des Églises, à approuver une déclaration demandant qu'on intensifie les efforts oecuméniques en faveur de la paix déjà mis en oeuvre dans ce pays.

Or fait remarquer cette déclaration, les "populations autochtones, afro-colombiens, paysans, défenseurs des droits humains, journalistes, syndicalistes, dirigeants d'Églises et de collectivités réclamant la restitution des terres et la justice" sont victimes d'innombrables assassinats, menaces, arrestations arbitraires et emprisonnements par les pouvoirs publics et des acteurs non étatiques, ce qui constitue l'une des conséquences les plus douloureuses du conflit colombien.

" Au moment où nous préparons le Rassemblement oecuménique international pour la paix", qui aura lieu à Kingston, Jamaïque, en mai de cette année, le pasteur Walter Altmann, président du Comité central , demande une réflexion sur le contexte où se place l'approbation de cette déclaration dans la vie du COE.

Ce texte entend d'une part encourager les efforts de paix en cours et de l'autre exprimer la solidarité du COE avec "la population de Colombie, l'assurant de ses prières, en particulier pour les familles de ceux qui ont été victimes d'assassinats, de disparitions ou de déplacement, et sa gratitude envers toutes les personnes pour qui les initiatives de paix en Colombie constituent déjà une priorité".

"Les Églises ne constituent pas une sorte de lobby voué à la défense de telle ou telle cause", explique le pasteur Aaro Rytkönen, directeur des services de défense de" Finn Church Aid" et membre du Comité central, "elles sont le corps du Christ et expriment d'une même voix des préoccupations communes."

"Lorsqu'un problème est vécu par une Église au niveau de la base, il est nécessaire que l'ensemble des Églises le fassent connaître au niveau mondial", a-t-il ajouté.

Cette déclaration demande instamment au gouvernement colombien de continuer à procéder aux changements normatifs et politiques "permettant d'enquêter de poursuivre et de punir" les milieux responsables "de violations des droits humains à l'encontre de civils".

Il demande également au gouvernement des États-Unis "de mettre fin immédiatement au Plan Colombie'", qui, au cours de la décennie écoulée, a déversé sur ce pays des millions de dollars, qui sont allés essentiellement à l'armée, à la police et à la lutte contre la drogue.

Pour renforcer le soutien aux initiatives en faveur de la paix déjà mises en place en Colombie, le Comité central encourage l'organisation d'un colloque, en collaboration avec le "Conseil des Églises d'Amérique latine" (CLAI), "afin d'étudier les possibilités d'un programme d'accompagnement et/ou d'un forum oecuménique destiné à soutenir les Églises et le peuple de Colombie dans leur travail de promotion de la paix."

Le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, HCDH, mentionne "des cas d'assassinats, de menaces, d'arrestations et de détentions arbitraires, d'agressions sexuelles, de cambriolages dans des domiciles privés et des bureaux, de surveillance illégale par les services de renseignement de l'État et des vols d'informations".

Ces crimes sont attribués "aux membres de groupes armés illégaux formés à la suite de la démobilisation des paramilitaires et des groupes de guérilla, notamment les Forces armées révolutionnaires de Colombie, Armée du peuple (FARC-EP), ainsi que, dans certains cas, aux membres des forces de sécurité."

À l'attention de la communauté internationale, la déclaration du Comité central en appelle "aux gouvernements, afin qu'ils évaluent les effets qu'ont certaines dispositions commerciales sur les droits humains, avant de conclure un accord de libre-échange (ALE) avec la Colombie, qu'ils adoptent des politiques durables portant une attention particulière à la protection des paysans, des populations autochtones." (source : COE)


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