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2011-03-04 - Inde
LE RAPPORT SUR LES VIOLENCES ANTI-CHRÉTIENNES
Le Rapport du juge Michael Saldanha, qui rétablit la vérité sur les violences antichrétiennes perpétrées dans l’Etat du Karnataka en 2008, a été présenté officiellement à trois Ministres du gouvernement fédéral indien, qui le soutiennent.
Les
Ministres de l’Intérieur, P. Chidambaram, chargé des Affaires des Minorités, Salman Khurshid, et de la Justice, Veerappa Moily, ont accueilli favorablement le document, en partageant pleinement les conclusions. Ils ont promis leur soutien en ce qui concerne des actions futures.
Ce sont trois Ministères importants du gouvernement de l’Union indienne qui ont pris position officiellement dans le cadre de l’affaire qui voit s’opposer deux rapports différents. Le premier, élaboré par le juge B. K. Somasekhara à la demande du gouvernement de l’Etat du Karnataka conduit par le parti nationaliste hindou Baratiya Janata Party (BJP), nie totalement les responsabilités des groupes fondamentalistes hindous dans les violences antichrétiennes de 2008.
La Haute Cour de l'État de l'Himachal Pradesh dans le nord de l'Inde, a déclaré accueillir cet appel contestant la validité constitutionnelle et demandant l'abrogation de la "Freeedom de Religion Act of 2006, communément appelée« loi anti-conversion. "
Les chrétiens tout comme de nombreux citoyens hindous considèrent ce rapport du juge B. K. Somasekhara« plein de préjudices et de mensonges » et le qualifient de « rapport téléguidé » par la politique qui voulait absoudre les groupes radicaux hindous.
Le second rapport, réalisé à la demande d’un groupe d’ONG dont le « Catholic-Christian Secolar Forum » (CSF) et publiquement soutenu par l’Eglise catholique indienne, a été confié au juge Michael Saldanha qui, après une enquête sur le terrain au cours de laquelle il a entendu p lus de 3.000 témoins, a rétabli la vérité, apportant des preuves irréfutables du fait que la violence avait été programmée et mise en œuvre par les groupes extrémistes hindous qui agirent en bénéficiant de la couverture du gouvernement de l’Etat.
Joseph Dias, président du CSF, qui a présenté le Rapport aux ministres, est optimiste : "Nous sommes très content de la rencontre avec les membres du gouvernement fédéral, qui ont appuyé notre campagne en faveur de la vérité. Nous avons montré des films et des témoignages, des preuves écrasantes. Les ministres ont promis l’intervention du gouvernement : nous devrons nous revoir au cours des prochains jours afin de soumettre à l’exécutif un plan d’action concret. Nous sommes optimistes quant au -succès de cette campagne qui bénéficie de l’appui des chrétiens et des autres minorités mais également de nombreux intellectuels et leaders religieux hindous qui déplorent les groupes radicaux."
Le problème, remarque Dias, est "qu'au Karnataka, les extrémistes hindous ont un pouvoir immense : ils sont au gouvernement, ils ont infiltré le système judiciaire, la bureaucratie et la police. Il est donc impossible d’obtenir justice dans cet Etat."
C’est pourquoi les militants demandent à ce que le gouvernement de l’Union rejette officiellement le précédent Rapport du juge Somasekhara mais aussi à ce que les 330 cas de fausses accusations lancées contre les chrétiens et inscrits aux rôles des Tribunaux du Karnataka soient annulés.
Ils réclament également que les églises et les instituts endommagés en 2008 reçoivent une juste indemnité et qu’il soit mis fin à l’impunité en identifiant et entreprenant des poursuites contre les coupables.
Le CSF a également remis le Rapport Saldanha au Nonce apostolique, S.Exc. Mgr Pennacchio, qui l’a pris « en sérieuse considération » et entend faire participer à la campagne des associations de défense des droits de l’homme d’importance et de diffusion internationale. Au cours de la vague de violence antichrétienne de 2008, furent enregistrées 113 attaques au sein de 29 districts. (source : Fides)
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