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du 5 au 7 mars 2011 (semaine 09)
 

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2011-03-07 - Côte d'Ivoire
UNE SITUATION HUMANITAIRE INQUIÉTANTE


Le climat est pesant dans la capitale économique notamment à Yopougon, bastion de M. Gbagbo, où règnent de "jeunes patriotes", parfois armés de machettes et de gourdins. 3.000 personnes se sont réfugiées dans deux missions catholiques.

Leur chef Charles Blé Goudé a appelé la semaine dernière les jeunes à "s'organiser en comités" pour empêcher "par tous les moyens" l'ONUCI de circuler. A Abobo et dans le quartier voisin d'Anyama, où un couvre-feu nocturne a été reconduit jusqu'à jeudi matin 3 mars, la situation humanitaire devenait inquiétante, sur fond d'exode de la population.

Quelque 3.000 personnes se sont déjà réfugiées dans deux missions catholiques, "dans une promiscuité indescriptible", a déclaré l'abbé Augustin Obrou, porte-parole de l'archevêché d'Abidjan.

Pour ceux qui sont restés chez eux, le quotidien est de plus en plus pénible, entre coupures d'eau et d'électricité et "problème de nourriture".

Malgré tout, alors que le calme est revenu depuis, dans le secteur "PK-18", au coeur de la zone des combats, la vie avait commencé à reprendre son cours, a rapporté une jeune mère restée avec sa famille, qui dit avoir vu dans le secteur des insurgés en armes et munis de gris-gris.

À Abidjan, les congrégations religieuses évacuent leurs jeunes séminaristes et leurs étudiants en théologie. "Nous avons fait partir nos jeunes sœurs qui n’avaient pas fait de vœux définitifs. C’est la responsabilité de la mère supérieure de les protéger, confie une religieuse. Mais nous ne sommes pas les plus à plaindre".

" La situation à Abidjan est terrifiante pour la population locale. Les pillages, les viols et les incendies sont légion. La désinformation est massive. Les déplacés d’Abobo s’entassent dans d’autres quartiers. Les conditions de vie sont très difficiles."

Un religieux français indique que « six séminaristes burkinabés ont demandé à rentrer chez eux, car ils ne se sentaient plus en sécurité ». Mgr Jean-Pierre Kutwa, l’archevêque d’Abidjan, doit réunir l’ensemble des prêtres du diocèse.

Dans la nuit de samedi au dimanche 27 février, le "commando invisible", comme le surnomme la presse ivoirienne, s'en était pris à un symbole du régime Gbagbo, la télévision publique RTI dont le centre émetteur a été endommagé lors de combats, ce qui a coupé le signal hertzien dans la zone d'Abidjan. La RTI est toutefois parvenue lundi à émettre de nouveau, mais avec une image de très mauvaise qualité.

La nouvelle médiation africaine prend quant à elle du retard. Un panel de chefs d'Etat devait annoncer au plus tard ce lundi des solutions "contraignantes", mais il a prévu de ne se réunir que vendredi 5 mars. (source : Allafrica)

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