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2011-03-07 - Pakistan
L'HÉRITAGE DE SHABBAZ BHATTI

" Cela a été une grave perte mais nous chrétiens au Pakistan voulons transformer la mort de Shahbaz Batti en prophétie de Résurrection. Nous sommes dans la douleur mais nous nourrissons une grande espérance. Il a donné sa vie pour sa foi."

" C’était un homme qui a suivi le plan de Dieu sur sa vie. C’était un homme qui a fait la volonté de Dieu, avec foi, obéissance, espérance, certitude du Royaume," c’est par ces mots que l’archevêque d’Islamabad, Mgr Anthony Rufin, a fait mémoire du Ministre Shabhaz Bhatti durant la Messe de suffrage célébrée en l’église de Notre-Dame de Fatima à Islamabad.

" C’est un homme qui a donné sa vie pour la foi. Je suis certain que l’Eglise, en respectant les temps qui sont les siens, pourra le proclamer martyr ", a déclaré l’archevêque.

La célébration – qui a précédé les obsèques prévus avec une cérémonie œcuménique dans le village dont le Ministre était originaire, Kushphur dans le Diocèse de Faisalabad – s’est déroulée au milieu d’imposantes mesures de sécurité, en présence de la famille du Ministre, de nombreux hommes politiques et diplomates et du Premier Ministre du Pakistan, Yousaf Raza Gilani.

Des milliers de fidèles se sont rassemblés en prière dans un geste de dernier adieu à Bhatti. Dans son homélie, Mgr Rufin a esquissé un portrait du Ministre, rappelant sa naissance à Kushphur, un village catholique fondé par les Dominicains dans lequel « Bhatti a reçu une formation spirituelle très solide ». Dans le village, la coexistence avec les fidèles musulmans (qui y représentent une minorité) est « de parfaite harmonie, à l’enseigne du dialogue de vie et cet exemple, Bhatti l’a porté avec lui comme modèle dans toute son expérience d’engagement social et politique ».

" C’est un homme qui a vécu pour promouvoir les valeurs de l’Evangile avec compassion, unité, en prenant soin de marginalisés. C’est de là que repart notre engagement. Nous sommes appelés à être compatissants avec tous les hommes sans distinction de foi, de race ou de culture surtout au moment du besoin (comme cela a été le cas lors des récentes inondations) afin de donner un signe de fraternité."

" Un autre aspect important, dit encore l’archevêque, est celui du dialogue. Il est de notre devoir, dans le respect de la mémoire de Bhatti, de continuer à promouvoir infatigablement le dialogue comme instrument pour connaître et apprécier l’autre et pour construire la paix. Au Pakistan, ceci s’exprime surtout par le dialogue islamo-chrétien. C’est à cela que nous sommes appelés afin de porter un message à la nation, de construire l’harmonie et l’unité de la population pakistanaise."

Le troisième point que l’évêque souligne est « le fort rappel à la liberté de religion, de parole et de conscience. Bhatti nous enseigne enfin qu’avec le gouvernement et les autorités civiles, il est possible et nécessaire d’établir une collaboration profitable, pour le bien commun de la nation. Contempler la vie de Bhatti nous donnera plus de courage, plus d’engagement, une fidélité plus vive à l’Evangile, au Pape et à l’Eglise. (source : Fides)

Texte du testament spirituel de Shabbaz Bhatti
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