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du 12 au 16 mars 2011 (semaine 10)
 

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2011-03-16 -
LE NOUVEAU PATRIARCHE DES MARONITES

Mgr Béchara Raï a été élu le mardi 15 mars nouveau patriarche maronite du Liban, en remplacement du cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, 91 ans, qui avait annoncé en janvier sa démission après avoir dirigé l'Eglise maronite pendant 25 ans.

Mgr Raï a été élu par les évêques maronites libanais qui s'étaient réunis la semaine précédente au siège de l'Eglise à Bkerké, au nord-est de Beyrouth.

" C'est une personne très qualifiée du point de vue spirituel, il écoute tout le monde et reçoit tout le monde au même niveau. C'est un des piliers de l'Eglise (au Liban), il est ouvert à toutes les communautés", a affirmé l'ancien patriarche qui, au-delà de son leadership religieux, avait joué un rôle considérable dans la vie politique de son pays, où les chrétiens maronites, autrefois tout puissants, ont été affaiblis par une guerre civile (1975-1990) à caractère confessionnel.

C'est notamment à son appel en 2000 que le mouvement opposé à l'hégémonie de la Syrie, alors puissance de tutelle depuis trois décennies au Liban, a commencé à prendre de l'ampleur, jusqu'au retrait des troupes syriennes en 2005, dans la foulée de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

Patriarche d'Antioche des Maronites de 1986 à 2011, il était également président de l'Assemblée des patriarches et évêques du Liban et président du Conseil des Patriarches catholiques d'Orient (CPCO) Il avait été créé cardinal en 1994.

Le nouveau patriarche est une personnalité reconnue dans l'ensemble des Églises orientales, l'Église maronite et le monde libanais. Il est le 77ème patriarche depuis l'arrivée des premiers disciples de Saint Maron au Liban en provenance de Syrie, il y a plus de 1.500 ans.

Ordonné prêtre en 1967 et évêque de Jbeil en 1986, il a été responsable du programme de Radio Vatican en arabe de 1967 à 1975.

Il était intervenu avec autorité durant le Synode des évêques pour le Moyen-Orient en octobre 2010, traçant alors les perspectives des Églises catholiques orientales dans la situation qui est la leur . " Qu'est-ce que l'Esprit Saint dit aux Eglises du Moyen-Orient pour relever les défis qui se présentent ?"

" On en attend des fruits, des initiatives." Et du Synode, " on en attend une nouvelle prise de conscience de la variété des chrétiens et du sens de leur présence historique au Moyen-Orient, de leur grande contribution à la vie de leurs pays. Ils ont à consolider les liens de communion ecclésiale et à favoriser le témoignage chrétien, du point de vue spirituel, pastoral et social."

Il déplorait " les divisions entre chrétiens et même catholiques au Liban en s'appuyant sur le n° 34 de l'Instrumentum Laboris: Au Liban, les chrétiens sont divisés au plan politique et confessionnel et personne n'a un projet acceptable par tous".

Mais il soulignait également le 13 octobre : " Il n'existe pas une division au plan confessionnel, mais une diversité d'Églises sui iuris catholiques, orthodoxes et évangéliques ayant chacune son propre patrimoine, liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire.

" Il existe par contre une division sur le plan politique, qui ne touche pas l'essence mais les options stratégiques. Quant à l'essence, faisait-il observer, les chrétiens sont d'accord autour des constantes nationales, définies dans le document dit "les constantes" publié par le Patriarcat Maronite le 6 décembre 2006, lequel a été accepté et signé par les chefs des partis politiques chrétiens. Ces constantes ont été développées dans un autre document paru en 2008 sous le titre: « Charte de l'action politique à la lumière de l'enseignement de l'Église et de la spécificité du Liban."

" Quant aux options politiques, la division des Chrétiens est centrée sur la stratégie relative à la protection desdites constantes et à la présence efficace et effective des chrétiens. Cette division est causée par les conditions politiques actuelles, tant internes que régionales et internationales."

" Car il existe dans le monde arabe, précisait-il, une forte division entre les sunnites et les chiites, apparente, sur le plan régional, dans la coalition, du côté sunnite, entre l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Jordanie, et du côté chiite entre l'Iran et la Syrie. Cette division s'est transformée en conflit sanglant entre les sunnites et les chiites en Irak. Sur le plan international, le conflit se situe entre les États-Unis et ses alliés en faveur des sunnites d'un côté, et l'Iran de l'autre à cause de ses ambitions régionales et de son programme nucléaire."

Il soulignait qu'au Liban, c'est dans le conflit politique entre les chiites et les sunnites que se situe la division des chrétiens. " Pour sauver le régime libanais et leur présence effective, une partie choisit l'alliance avec les sunnites, une autre avec les chiites et une troisième appelle à de bonnes relations avec les sunnites et les chiites et à ne pas se laisser entraîner dans la politique des axes régionaux et internationaux."

Il concluait son analyse en disant : " Le projet politique acceptable par tous consiste à parfaire l'État civil, dont les éléments se trouvent dans les "Constantes", la "Charte de l'action politique" et la Constitution. C'est ce qui différencie le Liban des autres pays du Moyen-Orient, ayant tous de régimes religieux."

Après l'intronisation, le pape Benoît XVI enverra une lettre de communion au nouveau patriarche et l'invitera à venir concélébrer à Rome. Rattachée au Saint-Siège, l'Eglise maronite a le statut de patriarcat depuis 685. Elle rassemble près de 4 millions de fidèles dans le monde dont 1,6 million au Liban.

Elle doit son nom à Saint Maron, moine qui vécut dans le nord du Liban, vers la fin du 4ème siècle et dont on a célébré le 1600ème anniversaire de la mort en février 2010.

L'Eglise maronite compte 23 diocèses et deux vicariats au Liban, et dans d'autres régions du monde : Jordanie, Israël, Palestine, Egypte, Syrie, et Chypre, mais aussi Argentine, Brésil, Mexique, Etats-Unis, Canada, et Australie. (source : VIS et Mediarabe)


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