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du 24 au 27 mars 2011 (semaine 12)
 

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2011-03-27 - Japon
LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION AU JAPON

Mgr Takami, archevêque de Nagasaki, explique les défis de la nouvelle évangélisation et le sens de la démarche synodale qu’il vient de lancer dans son diocèse et la nécessité d’un renouveau au sein d’une communauté catholique qui s’étiole.

" Je suis archevêque depuis huit ans. J'ai proposé des choses, mais il y a toujours des personnes pour critiquer. Avec le synode, je souhaite donner la parole aux catholiques de Nagasaki et écouter ce qu'ils ont à dire.".

Au sein de l’Église du Japon, le iocèse de Nagasaki, dans le Kyushu, présente un caractère relativement atypique. Là où, dans les quinze autres diocèses que compte l’Église au Japon, les catholiques représentent en moyenne 0,3 % de la popu-
lation, à Nagasaki ce chiffre monte à 4,5 %. L’ Église y est donc relativement plus visible qu’ailleurs dans le pays mais, selon Mgr Takami, cette visibilité n’est pas nécessairement gage d’un plus grand dy-
namisme.

Si les communautés chrétiennes y sont en effet héritières de la riche histoire de l’Église au Japon, marquée par la prédication de saint François-Xavier, les terribles persécutions qui ont suivi à partir du XVIIe siècle, puis la rencontre en 1865 entre les « chrétiens cachés » et le P. Petitjean, des Missions Etrangères de Paris, elles restent en général "assez fermées sur elles- mêmes" constate Mgr Takami.

Nagasaki, considérée comme le berceau du christianisme au Japon, reste encore aujourd’hui le symbole de l’Église qui a survécu aux persécutions. Dès les premiers temps de l’évangélisation du Japon au XVIe siècle, et malgré les persécutions particulièrement violentes qui s’abattirent à plusieurs reprises sur eux, faisant des dizaines de milliers de martyrs, les chrétiens de la région de Nagasaki ont réussi à survivre, vivant leur foi dans la clandestinité, reconstruisant inlassablement leur église d’Urakami, dès que la persécution se relâchait.

C’est le 150ème anniversaire de la « découverte » par le P. Petitjean des chrétiens cachés qui a fourni le prétexte de la démarche synodale voulue par Mgr Takami. Cet anniversaire sera célébré en 2015 et d’ici là, l’archevêque souhaite " discuter avec les chrétiens."

Dès le mois d’avril prochain, une première étape sera lancée avec «le synode des paroisses» ; un an plus tard, ce sera le tour du «synode des doyennés», et encore un an plus tard, du «synode du diocèse», pour aboutir à un travail de synthèse en 2014 avec une mise en œuvre en 2015.

Pour la première phase, qui démarrera dès avril 2011, Mgr Takami ne souhaite pas donner d’objectifs précis. " J'attends des fidèles qu’ils se prononcent, et passent d’une mentalité encore fermée, fruit d’un passé marqué par le martyre, à une mentalité plus ouverte pour nous évangéliser nous-mêmes et évangéliser les autres, gage de survie pour l’Église à Nagasaki.

Mgr Takami ne cache pas qu’à vue humaine, les réalités présentes ne sont pas encourageantes. Avec un peu plus de 62 000 fidèles, l’archidiocèse demeure certes le second plus important diocèse du Japon après celui de Tokyo, mais il y a quarante
ans, on comptait 80 000 catholiques à Nagasaki.

«Ce qui se passe actuellement est un signe des temps que Dieu nous adresse. Saint Paul a fondé des communautés chrétiennes qui ont disparu, mais le christianisme s’est répandu dans le monde.» (source : Mepasie)


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