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du 11 au 13 avril 2011 (semaine 14)
 

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13 avril 2011 -
LE CARDINAL MARTINI RENCONTRE LE PAPE BENOÎT XVI


Le 9 avril, le cardinal Carlo Maria Martini et Benoît XVI se sont retrouvés pour une rencontre qui ne devait durer que dix minute. Ils sont sortis, une demi-heure après, souriant et bras-dessus bras-dessous. Une certaine signification....

Une estime ancienne et profonde lie le théologien et le bibliste, les deux «grandes âmes» de l'Église qui furent les points de référence du conclave de l'élection de Ratzinger en 2005. Et l'"audience privée" que le pape a accordée à l'archevêque émérite de Milan a une signification qui va bien au-delà de la routine des rencontres papales.

Les vaticanistes ont "jasé" selon leurs courants d'idées et d'opinions qu'ils alimentent auprès de la Curie romaine, dans des sphères dites "influentes", devant se contenter par ailleurs d'un Pape d'une rare discrétion.

La dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était le 8 novembre 2009, lors de la visite de Benoît XVI à Brescia, mais, depuis, le cardinal Carlo Maria Martini, qui souffre de plus en plus de la maladie de Parkinson, doit doser ses déplacement.s

Certains "observateurs" ont été inévitablement attirés par la question de la succession du cardinal Tettamanzi dans le plus grand diocèse européen, Milan. Une liste de candidats possibles a été dressée selon que l'on suppose que le futur titulaire jouit de l'estime de Ratzinger pour mettre en oeuvre les objectifs du Pape. Il était donc pertinent de consulter l'ancien pasteur de Milan. Mais une visite n'est peut-être pas le seul moyen de s'informer.

Or depuis les années 80, le cardinal Martini a opposé aux stratégies d'un catholicisme triomphant et massif un modèle de christianisme spirituellement renouvelé et réformateur. Et là il rejoint Benoît XVI tel qu'il apparaît dans ses décisions qui fâchent des courants conservateurs qui aimeraient la promulgation d'un "Syallabus".

La rencontre "impossible" s'est produite, au-delà de la barrière curiale, semble-t-il, et la réclamait aussi l'état de santé du cardinal, auquel Joseph Ratzinger est lié par l'amitié.

"D'abord nous apprenons, ensuite nous enseignons, et puis nous nous retirons et nous apprenons à nous taire. Dans la quatrième étape, l'homme apprend à mendier" (ndlr. dans "Le rêve de Jérusalem" du cardinal Martini). Fidèle au proverbe indien, Martini n'imaginait pas que, dans l'âge de "la mendicité, y compris physique", ce ne serait pas lui, mais un pape qui viendrait peut-être mendier auprès de lui.

Le cardinal Martini vient de finir d'écrire avec l'aide de l'ordinateur un livre sur les problèmes pastoraux qui assaillent les évêques. On peut supposer que Martini avait aussi quelque motif de frapper à la porte et à la conscience du Pape avant la sortie du livre.

Des entretiens privés tels que celui-ci ne sont pas seulement riches de pathos et d'attentes. Ils dénoncent également une certaine solitude au sommet du système papal, d'une certaine difficulté de dépasser les structures des responsabilités, dans le gouvernement de l'Eglise universelle.

Ce qui s'est dit, seuls les protagonistes le savent, tout le reste est divagations et fantasmes. Comme l'article délirant et malveillant de Zizola dans le quotidien "La Repubblica" ou celui plus modéré et réaliste de Gian Guido Vecchi dans le "Corriere della Sera".

En tout cas, ce voyage à la porte de Pierre assume pour Martini la valeur d'un legs, après une vie passée au service de l'Eglise. (source : AP et BEM)


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