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du 18 au 21 avril 2011 (semaine 16)
 

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21 avril 2011- Chine
MALGRÉ LES ARRESTATIONS, ILS SE RÉUNIRONT POUR PÂQUES

Le dimanche 10 avril, près de 170 protestants d'une communauté "souterraine" avaient été arrêtés alors qu´ils participaient à une cérémonie religieuse en plein air, puis pour la plupart relâchés. Malgré tout, ils se réuniront pour fêter Pâques.

L´Eglise Shouwang, l´une des plus importantes des "Églises domestiques", communautés chrétiennes non reconnues de Pékin, organise ses cérémonies à l´extérieur car elle n´a plus accès à son lieu de culte habituel, le propriétaire ayant mis terme au bail sous la pression des autorités, selon China Aid, organisation américaine de défense des droits de l´Homme.

Les 9 et 10 avril derniers, les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations afin d’empêcher la tenue de l’office dominical en public, l’Eglise de Shouwang ne disposant plus de lieu de culte depuis que le propriétaire des locaux dans lesquels elle se rassemblait a cédé aux pressions du gouvernement et résilié son contrat.

Cette Eglise avait fait l'acquisition d’un vaste local dans un immeuble de Zhongguancun, dans le district de Haidan à Pékin, pour la somme de 22 millions de yuans (2,4 millions d’euros). Les membres de cette Eglise se réjouissaient alors de la relative tolérance des autorités à leur égard.

Le samedi 9 avril au soir, le Rév. Jin Tianming, qui a fondé l’Eglise de Shouwang dans les années 1990, ainsi que le Rév. Li Xiaobai et son épouse étaient arrêtés et longuement interrogés par la police avant d’être relâchés le lendemain.

Les chrétiens qui avaient tenté de venir au rassemblement malgré les intimidations et les assignations à résidence ordonnées par les autorités, se sont heurtés à plusieurs centaines de policiers qui bloquaient l’accès au site. Plus d’une centaine de fidèles (170  selon certaines sources) ont été emmenés  de force dans des cars de police pour être ensuite soumis à des interrogatoires de plusieurs heures. Certains auraient, selon des sources locales, signé sous la contrainte des attestations par lesquelles ils déclareraient qu’ils n’assisteraient plus à des « rassemblements illégaux ».

Dimanche dernier 17 avril, pour la célébration des Rameaux, le même scénario s’est répété, avec des mesures de prévention supplémentaires : afin d’empêcher le rassemblement qui devait avoir lieu au même endroit que le dimanche précédent, la police a arrêté les pasteurs, les diacres et les autres membres du clergé, tout en consignant à résidence l’ensemble des fidèles.

Une cinquantaine d’entre eux ont été également arrêtés à titre préventif. Quant à ceux qui ont tenté de se rendre sur le site de Zhongguancun, ils ont comme la dernière fois, été embarqués dans des cars de police afin d’être interrogés. La plupart des fidèles ont été relâchés lundi 18 avril au soir, leurs pasteurs et diacres ayant été libérés la veille.

Le mardi 19 avril, elle a appelé ses fidèles à braver les risques de se faire arrêter par la police et à ignorer les mises en garde du gouvernement en se rassemblant pour l'office de Pâques, dimanche prochain.

Elle a affirmé sur le réseau social "Google buzz" qu'il était probable que la police chinoise intervienne mais qu'il était plus important d'affirmer sa foi en la pratiquant et en se réunissant. "Notre seul désir est d'éveiller les consciences de nos dirigeants grâce à notre action pacifique et pieuse de sacrifice", a déclaré l'Église dans son communiqué.


Depuis février dernier, la vague de répression qui touche l’Eglise de Shouwang et avec elle d’autres Eglises domestiques, s’étend également à différents milieux intellectuels, artistiques ou organisations sociales perçus comme contestataires, confirme Andrew Johnston, porte-parole du CSW. « La persécution continuelle qui s’exerce à l’encontre de l’Eglise de Shouwang est une illustration de la paranoia du gouvernement chinois » (…) Le CSW appelle les autorités de Pékin à respecter les droits garantis à ses citoyens par al constitution, laquelle autorise la liberté de religion » a-t-il  ajouté dans une déclaration datée de ce jour.

Le gouvernement chinois accorde l'autorisation de pratique religieuse uniquement au sein d'Églises agréées par l'Etat. (source : Mepasie)

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