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du 22 au 26 avril 2011 (semaine 11)
 

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26 avrll 2011 -
INTERNET : NOMS DE DOMAINE ET RELIGIONS

Du 13 au 18 mars, s'est déroulée à San Francisco la 40ème réunion publique de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), qui risque de provoquer de sérieux impacts sur la question des noms de domaine religieux.

ICANN a la responsabilité de la gestion du système global de noms et adresses sur Internet. Pour créer un site web, il faut commencer par acheter (et renouveler régulièrement) un nom de domaine, qu’il soit générique, comme <.com> ou <.info>, ou national, comme <.ch> ou <.fr>.

Dans certains pays, des conditions particulières s’appliquent: par exemple, pour le <.fr>, être résident dans ce pays. Pour d’autres extensions, en revanche, c’est la règle du “premier venu, premier servi”.

Devant la multiplication des demandes internationales de noms de domaines, la compétition devient rude. Et le nom <religion> lui-même est dans le champ de cette tourmente.

Les cas relatifs à des groupes religieux ne manquent pas. Dans les années 1990, aux Etats-Unis, une dispute avait déjà opposé durant deux ans les Juifs pour Jésus, un groupe missionnaire évangélique, à un opposant qui avait réservé jewsforjesus.org. Ce dernier avait finalement été condamné en 1999 à y renoncer et à payer des dommages-intérêts; il faut dire que "Juifs pour Jésus" est un marque déposée.

En 2005, les Juifs pour Jésus poursuivirent le propriétaire d'un blogue utilisant leur nom comme sous-domaine de Blogspot (jewsforjesus.blogspot.com). Un arrangement fut finalement trouvé et permit au groupe de prendre le contrôle du sous-domaine, qui sert aujnourd'hui de "blogue officiel" au groupe.

La règle du “premier venu, premier servi” peut réserver quelques surprises. <Dieu.com>, par exemple, ne nous permet pas d’entrer en contact direct avec le ciel: il nous redirige vers un site de consultance stratégique d’entreprise et de développement des capacités des collaborateurs. Ce site n'appartient pas à une Église, mais à une société danoise. Cette dernière ne cultivait aucune intention machiavélique en réservant ce nom de domaine: tout simplement “D.I.E.U.” étaient les initiales du nom de la société en danois.

En France un pasteur protestant parisien y réfléchit.

Le prochain défi pour les groupes religieux sur Internet vient déjà à l'horizon: dans un proche avenir, il sera possible – à condition d'avoir les moyens nécessaires, c'est-à-dire une mise de fonds se chiffrant de 25,000 à quelques centaines de milliers de dollars, pour recevoir l'approbation d'une commision d'examen de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) – de créer de nouveaux suffixes (top level domains, TLDs, en français: domaines de premier niveau). A côté des generic top level domains (gTLDs) classiques (tels que .com, .net, .org, .biz...) et de suffixes nationaux (country code top level domains, ccTLDs, composés de deux caractères: .ch, .fr, .de, .it, .es, etc...), de nouveaux gTLDs vont faire leur apparition.

Déjà en mars 2009, pour éviter bien des malentendus dans la désignation de "qui appartient à quoi", le Vatican avait déconseillé à ICANN, le régulateur des noms de domaine internet, de créer des catégories à caractère religieux tel que ".catholic", ".islam" ou ".buddhist".

Pour le Vatican, une telle décision pourrait obliger l'ICANN à décider qui est habilité à représenter ou à se réclamer de telle ou telle religion, ce qui l'amènerait à déroger à sa "sage politique de neutralité", mais les dollars ont aussi leur sirène. C'est ce qu'a mis en avant le représentant du Vatican auprès de l'ICANN, Carlo Maria Polvani.

A Mexico,en 2009, le champ des noms de domaines s'était étendu après l'introduction de sept nouveaux en 2000 (.aero, .biz, .coop, .info, .museum, .name et .pro).

La réunion de mars 2011à San Franscisco envisage d'accélérer l'extension de certains champ de noms de domaine en y introduisant plusieurs nouveaux noms.

Mais, pour ne pas être mis en mal dans l'avenir, le jeu des choix que font certains services de l'Église tant au niveau des paroisses, des mouvements que des diocèses demande à être mis en relation avec des services nationaux, comme celui qui existe au sein de la Conférence des évêques de France pour toutes les questions concernant le monde de l'Internet.

Organisation de droit privé à but non lucratif, l'ICANN est supervisée par le gouvernement américain et a le monopole mondial de la gestion des noms de domaines. Les Etats sont habilités à lui formuler des observations mais n'ont pas de pouvoir de décision. (source : Religioscope)

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