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du 22 au 26 avril 2011 (semaine 11)
 

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26 avrll 2011 -
L'IDENTITÉ CHRÉTIENNE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET SOCIALE

Lors de la messe chrismale, Mgr Dominique Rey a appelé les fidèles et les prêtres de son diocèse, diocésains et religieux, à vivre leur identité : " Durant cette Semaine Sainte, nous allons avoir l’occasion de réaffirmer notre identité chrétienne."

" Votre identité sacerdotale pour vous, prêtres, qui allez dans quelques instants renouveler vos engagements sacerdotaux ;

" Votre identité baptismale, pour vous chrétiens, fidèles laïcs et consacrés, qui allez reformuler les promesses de votre baptême à l’occasion de la vigile pascale ou de la célébration de la Pâque.

" Et vous aussi, catéchumènes qui avant d’être plongés dans la cuve baptismale, allez faire le choix du Christ pour recevoir le don de l’Esprit et le pardon de leurs péchés.

....." L’affirmation de notre identité chrétienne prend tout son sens dans le contexte actuel de délitement des appartenances collectives, que ce soit l’affaiblissement des grands idéaux comme la patrie ou le sens du bien commun, que ce soit le déni de nos racines chrétiennes au nom d’une laïcité d’exclusion, et l’effacement de notre patrimoine symbolique qu’un pseudo art n’hésite pas à caricaturer, à profaner ou à outrager, au nom de la liberté d’expression.

" La question de l’identité nationale a fait l’objet de grands débats publics est liée aussi aux flux migratoires et à l’accueil sur notre territoire de familles déracinées qui ont d’autres référents culturels et religieux (je pense à l’Islam) avec le risque du repli communautariste.

" La question de la construction de l’identité revêt aussi une dimension éducative. Le brouillage de repères affectifs dû à l’éclatement et à la recomposition des cellules familiales avec ses séquelles considérables sur le plan de la transmission entre les générations est d’actualité.

" A la remise en cause du principe d’autorité (puisque tout se négocie dans la société, comme dans la famille) s’ajoute la déstructuration psychique de beaucoup de jeunes à qui on n’a pas enseigné la grammaire de la vie et de l’amour, et qui sont livrés à eux-mêmes à cause du licenciement du père ou de la mère.

...." Cette question de l’identité, qu’elle se pose à l’échelle collective ou à l’échelle individuelle, relève de 3 interrogations :
D’où je viens ? Quelles sont mes racines, mes origines ?
Dans un monde mobile, « liquide », qu’est-ce qui est sûr, inoxydable ?
Où je vais ? Quel est le but de la vie ? Quel est l’avenir de notre société ?

" Ces 3 interrogations, chaque personne les pose à soi-même, mais les pose aussi à la société, à la culture, en lui demandant de lui fournir des valeurs, des projets, des exemples auxquels s’identifier. Faute de répondre à ces interrogations, la cohésion interne de la société et sa pérennité risque de se dissoudre au profit de la promotion des revendications individuelles, de la dictature de l’insouciance ou du désenchantement.

Ces questions actuelles sur l’identité somment le christianisme de se prononcer, de promouvoir à frais nouveaux, son message qui a traversé et façonné 2000 ans d’histoire, mais qui reste d’autant plus actuel qu’il répond à ces 3 questions constitutives de notre humanité : d’où je viens ? Où je vais ? Qui je suis ?

... " La foi confesse un commencement à tout, une origine, un point de départ donné par Dieu, et qui marque notre dépendance dans l’être, à son égard.

..." En rappelant aux hommes leur provenance en Dieu, l’Eglise à temps et à contretemps atteste que la vie humaine, depuis sa conception est un acte de Dieu, un don de Dieu, qu’elle est absolument sacrée, au point que chaque personne porte l’image et la ressemblance de Dieu, au point que le Fils éternel du Père a épousé notre nature humaine en devenant à son tour, embryon, fœtus, enfant. Dès que la vie n’est plus respectée dans sa dignité intrinsèque, elle est vite instrumentalisée. On met la main sur elle. Alors, c’est la loi qui en vient à justifier sa destruction et par le dépistage, c’est alors la traque aux handicaps.

..." La foi ne nous rapporte au passé que pour mieux habiter le présent de la présence de Dieu. « Il est là, il est là », répétait le Curé d’Ars en brandissant l’hostie. Le réalisme de la foi, c’est la création, car la beauté de la nature et de la vie nous parle de Dieu. Le réalisme de la foi, c’est aussi l’Incarnation : dans le visage singulier du Christ se révèle la plénitude du mystère de Dieu et du mystère de l’homme, de tout homme et de tout l’homme.

" La foi ne nous évade pas de notre condition mortelle, elle ne se trouve pas dans le monde virtuel, au contraire elle considère le réel et l’humain comme des lieux de révélation du divin. La foi est appelée à habiter l’ordinaire de nos jours, pour parvenir, à partir de ce que nous sommes, et avec la grâce de Dieu, à devenir ce qu’Il veut que nous soyons.

" Accueillir notre identité, c’est permettre à la foi et à la raison qui se donnent la main, d’accéder au réel sans chercher à le déconstruire et à le polluer. C’est traiter la nature avec respect, avec économie, sans l’offenser par un mésusage. C’est honorer le corps car il est pour nous le temple de l’Esprit. C’est dénoncer la théorie du genre qui dissocie la sexualité de la sexuation, lorsque l’être humain ne respecte plus son enracinement biologique. Notre foi promeut une écologie : l’écologie de l’homme

" La crise d’identité, c’est encore ne pas savoir où l’on va. La mort d’un être cher, l’épreuve de l’échec, les désillusions de la vie… semblent signer, pour beaucoup, l’absence de Dieu, en tout cas son insensibilité aux drames de notre monde. Et pourtant, c’est à l’intérieur d’une tragédie qu’il a lui-même traversée de part en part, que le Christ nous révèle le vrai visage du Père.

" L’eucharistie est le gage de ce que nous pouvons changer, de ce que le monde n’est pas soumis à l’irrémédiable. Car toutes les formes de violence commises sur soi, sur les autres, ou sur la société (vandalisme, délinquance, incivilités) traduisent une perte ou un déni d’espérance. On utilise la force pour détruire en pensant que soi-même ou que le monde ne peuvent pas changer." + Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon (source : CEF)


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