Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 27 au 29 avril 2011 (semaine 17)
 

-
29 avrll 2011 - Vietnam
UNE SIGNATURE QUE L'ON N'ATTENDAIT PAS


La signature du nouvel évêque de Vinh au bas de la pétition demandant la libération immédiate du Dr Cu Huy Ha Vu a provoqué des commentaires, aussi bien chez les catholiques que chez les pro-démocrates du Vietnam.

Mgr Paul Nguyên Thai Hop est l’évêque récemment nommé du diocèse de Vinh ; il est aussi responsable de la Commission épiscopale ‘Justice et Paix’, nouvellement créée.

Dans un entretien à "Radio France Internationale" (RFI) du 18 avril 2011 (émissions en vietnamien), l’évêque s’en explique et précise le sens exact qu’il faut donner à cette signature. Il souligne en particulier que les illégalités qui ont entaché le procès en question témoignent du mauvais fonctionnement de la justice dans le pays et du malaise qui s’installe dans la société à ce sujet. Enfin, il revendique le droit de chaque citoyen à s’exprimer sur les grands problèmes du temps.

Aussitôt après le procès du 4 avril dernier, à l’issue duquel Cu Huy Ha Vu, docteur en droit, avait été condamné à sept ans de prison et trois ans de résidence surveillée, le site Internet "Bauxite Vietnam" a mis en ligne une lettre ouverte adressée aux dirigeants du pays, réclamant la libération immédiate du juriste.

Le nom de l’évêque, qui se trouve dans une seconde liste de signataires mise en ligne vers le milieu du mois d’avril, s’inscrit à la suite de celui de nombreuses personnalités, anciens généraux, officiers supérieurs, intellectuels connus aussi bien dans leur pays qu’à l’étranger.

" Comme bon nombre d’intellectuels, a déclaré Mgr Thai Hop à RFI, et de nombreux Vietnamiens préoccupés par la démocratisation et le développement du pays, je m’inquiète de la situation sociale et culturelle du Vietnam. Je suis troublé de constater que, ces derniers temps, de nombreux procès ne se sont pas déroulés conformément aux directives élémentaires du Code pénal. Telle est ma préoccupation, telle est mon inquiétude. L’affaire du Dr Cu Huy Ha Vu témoigne de cela encore plus clairement que les autres affaires."

..." Je pense que, dans une société normale, il faut s’efforcer d’accepter que les citoyens apportent leurs contributions et il se peut que celles-ci ne s’alignent pas à 100 % sur les positions politiques de l’Etat. Cela est normal. Mais, si, à cause d’elles, on arrête les auteurs et on les traduit devant un tribunal, comme cela été le cas dans l’affaire de Cu Huy Ha Vu, je vois là une source de préoccupation pour ce pays, une source d’inquiétude pour l’avenir de la démocratie et celui du pays dans son ensemble."

" Le Vietnam a accepté de s’intégrer à la communauté internationale en reconnaissant diverses conventions, plus particulièrement, la Déclaration universelle des droits de l’homme. Naturellement, nous concevons que le processus de démocratisation et sa normalisation ne peuvent se faire en un instant, et ont besoin de faire leur chemin.

" Ces derniers temps, comme un certain nombre d’autres personnes, j’ai été inquiet de voir que ce processus semblait se ralentir, et même reculer alors qu’il aurait dû s’accélérer et que les droits des citoyens à émettre leur opinion dans les questions nationales auraient dû aller en augmentant.

" Dans le cas de certaines affaires le peuple a besoin de les connaître plus en détail. Il y a aussi les questions concernant les frontières du pays. La population devrait être informée plus largement et pouvoir apporter sa contribution. C’est une question qui préoccupe le peuple en raison des intérêts nationaux et de l’avenir du pays.

" Cela fait aussi partie des préoccupations des catholiques qui sont aussi des citoyens. A vrai dire, nous devrions pouvoir apporter notre contribution et mieux dialoguer. Mais les autorités utilisent un certain nombre d’affaires pour refuser toute divergence d’opinion.

" J’ai l’impression que ces affaires récentes ont encore ajouté à notre inquiétude. Nos opinions constructives non seulement ne sont pas respectées, mais elles sont, en outre, repoussées avec violence et condamnées. Ainsi, les formes du procès n’ont pas été conformes aux conditions élémentaires du Code de procédure pénale. Cela m’a profondément soucié ainsi que beaucoup d’autres. C’est la raison pour laquelle j’ai signé la requête." (source : Mepasie et RFI)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil