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du 27 au 29 avril 2011 (semaine 17)
 

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29 avrll 2011 -
LE VATICAN CHERCHE À MIEUX COMPREND LA CHINE


Revenant sur la 8ème Assemblée des représentants catholiques (gouvernementale), Mgr Savio Hon Tai-Fai, assure que le Vatican cherche à mieux comprendre la Chine, même si des évêques opportunistes se coupent de Rome.

Le secrétaire de la Congrégation pour l´évangélisation des peuples, qui est originaire de la Chine continentale, estime que son pays compte de plus en plus d´évêques opportunistes qui se coupent de Rome pour les cadeaux offerts par le gouvernement de Pékin. Dans le même temps, dans une interview paru dans quotidien français "La Croix" du 27 avril , il assure que le Vatican cherche à mieux comprendre la Chine.

Mgr Hon Tai-Fai revient sur les derniers épisodes de tension entre le Vatican et Pékin: l´ordination illicite de l´évêque de Chengde en novembre 2010 suivie, un mois plus tard, de la 8ème Assemblée des représentants catholiques chinois, l´Eglise officielle.

Alors qu´un dialogue au cas par cas existait auparavant, explique-t-il, "soudainement, l´Association patriotique, regroupant les catholiques officiels, et dont la volonté d´autonomie est absolument incompatible avec notre ecclésiologie, a rompu le dialogue, tentant de rallier les évêques fidèles à Rome".

"Le nombre d´opportunistes s´est accru, même parmi les évêques, certains, attirés par de nombreux "cadeaux" - comme la construction d´églises ou la facilitation des démarches administratives -, se sont déclarés en faveur de l´évêque de Chengde, ordonné sans mandat pontifical. " C'est une victoire importante pour le gouvernement qui a réussi à forcer à venir huit évêques à l´ordination, tous légitimes."

" D'ailleurs ajoute-t-il, après les Jeux Olympiques de Pékin et l´Exposition universelle de Shanghaï, le gouvernement n´a plus aucune raison de faire des concessions." Mais ce prélat de la Curie romaine affirme aussi que Rome veut mieux comprendre la Chine. Il confie que le Vatican s´emploie actuellement à savoir quels évêques ont été forcés ou non à participer aux derniers rendez-vous de l´Eglise officielle avant de prononcer une éventuelle excommunication des plus opportunistes.

Déjà, début avril, dans une interview accordée au quotidien de la Conférence épiscopale italienne "Avvenire", Mgr Savio Hon Tai-Fai avait déploré l´augmentation du nombre d´opportunistes dans l´épiscopat, estimant qu´elle allait de pair avec la nomination d´évêques de compromis.

Les 5,7 millions de catholiques chinois sont aujourd'hui partagés entre une Eglise officielle, dont le clergé dépend des autorités, et une Eglise dite "souterraine, illégitime," qui tire sa légitimité de l'obéissance au Pape.

Récemment, a observé Mgr Hon Tai Fai, "le nombre d'opportunistes s'est accru, même parmi les évêques (...) Le 8 décembre 2010, 45 évêques, d'une moyenne d'âge inférieure à 50 ans, ont participé à l'Assemblée générale de l'Association patriotique. Peu après, j'en ai rencontré certains à Shanghaï (...) Ils m'ont dit qu'ils avaient été obligés de venir".

" Mais certains observateurs m'ont expliqué qu'un grand nombre d'évêques participants étaient aussi et manifestement heureux d'être là".

Mgr Hon Tai Fai explique qu'aux yeux du Saint-Siège, la politique de dialogue avec Pékin, critiquée par des voix autorisées de la communauté catholique chinoise comme faisant trop de concessions, n'en demeure pas moins "une obligation d'ouverture".

Interrogé notamment sur les critiques du cardinal émérite de Hong-Kong , Mgr Joseph Zen sur ce dialogue, Mgr Hon Tai Fai a observé: "Je pense qu'il sait qu'il existe des catholiques chinois qui présentent une double face, l'une envers Rome, l'autre envers le gouvernement. Il sait que si on cède trop au gouvernement, cela pourrait favoriser cet opportunisme".
(source : La Croix et Mepasie)

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