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2 juin 2011- Pakistan
DÉFENDRE LE DROIT DE DIRE LA VÉRITÉ

Le 1 juin, journalistes, militants des droits de l'homme, organisations de la société civile, communautés religieuses sont descendus dans la rue, manifestant devant les sièges des associations de la presse dans les principales villes du Pakistan.

Ils entendaient ainsi « protester contre l'impunité et de défendre le droit à dire la vérité » après l'assassinat du journaliste pakistanais Syed Saleem Shazad. Shahzad, reporter d'Asia Times Online, avait été enlevé et deux jours après retrouvé assassiné.

Syed Saleem Shahzad, 40 ans, avait écrit le vendredi 27 mai un article sur les liens présumés entre Al-Qaïda et des "éléments incontrôlés" au sein de l'armée, dénonçant ainsi les liens existant entre l'Armée, les services de sécurité (ISI) et les réseaux intégristes islamiques tels qu'Al Qaeda ou les groupes terroristes talibans.

Son corps a été retrouvé le 31 mai dans l'est du Pakistan, avec les traces des tortures qui l'ont fait mourir, selon les déclarations de l'un des médecins ayant pratiqué l'autopsie. "La cause de la mort est la torture. Il y a plusieurs marques de torture sur son corps et son visage", a déclaré le Dr Ashok Kumar, de l'Institut pakistanais de science médicale d'Islamabad, sans plus de détail. Un autre médecin a précisé que ses poumons et son foie avaient été endommagés.

Les enquêteurs de la police assurent pour l'heure ne privilégier aucune piste.

Marié et père de trois enfants, il était correspondant pour l'agence de presse italienne Adnkronos et responsable du bureau au Pakistan de Asia Times Online, site d'information basé à Hong Kong.

Prêtres, religieux et fidèles chrétiens impliqués dans la défense de la démocratie et de la légalité dans le pays ont participé aux manifestations d'aujourd'hui. " Nous ne pouvons pas passer sous silence la vérité. Nous aussi, nous poursuivrons notre mission", a déclaré le P. John Shakir Nadeem, Directeur de Radio Veritas en langue urdu et Secrétaire de la Commission pour les Communications sociales de la Conférence épiscopale du Pakistan.

" Shahzad était une personne honnête qui a eu le courage de dire la vérité. Il a été tué pour avoir dénoncé des réalités cachées. Sa mort est un message clair pour tous les opérateurs de l'information et pour les militants des droits de l'homme au Pakistan.

" Et elle n'est pas la seule, poursuit le P. Nadeem, de nombreuses personnes comme lui ont été tuées. Nous aussi de Radio Veritas, la radio de la vérité, nous participerons à cette campagne de défense de la vérité."

Le P. Nadeem assimile le meurtre de Shahzad à celui de Shahbaz Bhatti : « Le problème est que toutes ces exécutions sommaires demeurent impunies. Le meurtre du Ministre Bhatti n'a pas de coupables lui non plus et personne n'en parle plus".

Pour les minorités religieuses, conclut-il, « il s'agit d'une question cruciale en ce qu'elle touche les droits fondamentaux de toute personne et les structures même d'un Etat de droit. Nous continuerons à faire notre devoir et à proclamer la Vérité." (source : Fides)

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