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du 3 au 7 juin 2011 (semaine 22)
 

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7 juin 2011- Egypte
LA SITUATION DES JEUNES CHRÉTIENNES CONVERTIES DE FORCE

Depuis les événements de janvier, on constate une poussée des disparitions de jeunes filles coptes, et un prêtre du Caire estime qu’au moins 21 jeunes filles, la plupart ayant 14 ans, ont disparu de sa seule paroisse.

Après quelque temps et le plus souvent, elle retourne dans sa famille et annonce qu'elle a été convertie à l’islam et mariée. Les autorités coptes ont même mis en place une série de refuges dans les monastères pour gérer le nombre croissant de ces jeunes filles qui souhaitent retourner dans leurs familles mais dont beaucoup ne sont pas acceptés par ces dernières.

Et ceci pose en effet un problème pour ces jeunes femmes, du fait que leur conversion à l’Islam est irréversible et qu'elle est mentionnée sur leur carte d'identité.

En effet, la religion est mentionnée sur les documents d’identité égyptienne et même si la loi laïque prévoit des réversions, en vertu de la croissance et de la puissance de la charia, celles-ci sont très difficiles à obtenir.

Il est à noter que cette situation n’est pas propre à l’Égypte. De nombreux rapports font état de ces jeunes filles contraintes à la conversion islamique et au mariage en Inde, Pakistan et Sri Lanka.

Que beaucoup d'entre elles soient d’abord des fugueuses qui veulent s'émanciper de leurs familles, ne fait aucun doute. Toutefois, il est également prouvé qu’un grand nombre sont converties et mariées contre leur gré.

Dans un rapport publié en 2009 sur la conversion et le mariage forcé des femmes coptes, la situation explicitée par le Christian Solidarity International, mouvement basé aux États-Unis. Les auteurs en sont l’américaine Michele Clark et la copte égyptienne Nadia Ghaly, basée à Melbourne.

Entre 2005 et 2008, ils ont interrogé 50 femmes, pour la plupart âgés entre 14 et 25, qui avaient décidé de retourner dans leurs familles. Toutes affirment avoir été trompées, contraintes ou violées, converties à l’islam et mariées. La plupart des personnes interrogées ont essayé de se reconvertir à leur identité chrétienne, avec un succès limité, voire nul.

Depuis le "printemps arabe" , et les émeutes qui ont suivies contre les églises chrétiennes, les auteurs tentent de mieux faire connaître le situation de ces conversions forcées et de ces mariages.

Les deux groupes, coptes et musulmans, vivent en situation très fermée, très traditionnelle, avec des vies séparées et les normes entourant le mariage et le sexe sont presque médiévales, dit Ghaly. Ainsi, par exemple, il n’est pas rare pour une jeune fille chrétienne d’une famille pauvre de fuir un mariage arrangé. Pourtant, une forte proportion de ces femmes accepte la coercition, voire le viol, malgré la honte qu’une telle plainte fera porter sur sa famille.

Beaucoup prétendent qu’elles ont été traitées comme de véritables esclaves. Les personnes qui ont pu s’enfuir ne pouvaient pas emmener avec elles leurs enfants. Ghaly affirme que cela manifeste plus qu'une oppression religieuse, et équivaut à « une forme de génocide culturel ».

Elle cite, également, un document publié par "Human Rights Watch" en Novembre 2007, qui dit que même si les femmes coptes peuvent obtenir le divorce de leur mari musulman, celles qui souhaitent revenir au christianisme « se voient répondre par un refus et par le harcèlement de l’état-civil relevant du ministère de l’Intérieur ». En effet, selon la charia, la reconversion est considérée comme une apostasie punissable de mort. (source : Blogcopte)


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