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du 3 au 7 juin 2011 (semaine 22)
 

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7 juin 2011- Voyage en Croatie
LA CONSCIENCE, DIMENSION FONDAMENTALE DE TOUTE LIBERTÉ

Le 4 juin, Benoît XVI a prononcé un des discours qui représente le fonds de sa pensée humaniste et spirituel, et qui d'une certaine manière, forme un tout inséparable de celle qu'il avait livrée à Paris, à Londres et à Venise.

Il avait devant lui, dans le théatre national de Zagreb, 700 des principaux responsables de la société civile, du monde politique, universitaire, culturel et des entreprises, avec le corps diplomatique et les responsables religieux, Benoît XVI a abordé le thème de la conscience, base de toute humanité. Ou selon son expression : "
le thème central de ma brève réflexion : celui de la conscience."

" Mon cordial salut va à chacun de vous personnellement et aussi aux réalités vitales auxquelles vous appartenez : aux communautés religieuses, aux institutions politiques, scientifiques et culturelles, aux secteurs artistique, économique, sportif.

..." Je remercie les musiciens qui m’ont accueilli avec le langage universel de la musique. La dimension de l’universalité, caractéristique de l’art et de la culture, est particulièrement conforme au christianisme et à l’Église catholique. Le Christ est pleinement homme, et tout ce qui est humain trouve en lui et dans sa Parole une plénitude de vie et de signification.

..." Pouvoir vous rencontrer ici, tous réunis, est un motif supplémentaire de joie de l’esprit, parce que l’Église est un mystère de communion et elle se réjouit toujours de la communion, dans la richesse des diversités. La participation des Représentants des autres Églises et Communautés chrétiennes, comme ceux des religions juive et musulmane, contribue à rappeler que la religion n’est pas une réalité à part de la société : au contraire elle en est une composante naturelle, qui rappelle constamment la dimension verticale, l’écoute de Dieu comme condition pour la recherche du bien commun, de la justice et de la réconciliation dans la vérité.

" La religion met l’homme en relation avec Dieu, Créateur et Père de tous, et pour cela elle est une force de paix. Les religions doivent toujours se purifier selon leur essence véritable pour correspondre à leur vraie mission.

"Et je voudrais introduire ici le thème central de ma brève réflexion : celui de la conscience.

" Il est transversal par rapport aux différents domaines qui y sont engagés et il est fondamental pour une société libre et juste, aussi bien au niveau national que supranational. Je pense naturellement à l’Europe, dont la Croatie fait partie depuis toujours au point de vue historique et culturel, tandis qu’elle est sur le point d’y entrer au plan politique et institutionnel. Eh bien, les grandes conquêtes de l’époque moderne, c’est-à-dire la reconnaissance et la garantie de la liberté de conscience, des droits humains, de la liberté de la science et donc d’une société libre, sont à confirmer et à développer.

..." (Elles sont à développer) en maintenant cependant la rationalité et la liberté ouvertes à leur fondement transcendant, pour éviter que ces conquêtes s’auto-annulent, comme nous devons malheureusement le constater en de nombreux cas. La qualité de la vie sociale et civile, la qualité de la démocratie dépendent en bonne partie de ce point « critique » qu’est la conscience, de la façon dont on l’entend et de tout ce qui est investi pour sa formation.

" Si la conscience, selon la pensée moderne prédominante, est réduite au domaine du subjectif, où sont reléguées la religion et la morale, la crise de l’Occident n’a pas de remède et l’Europe est destinée à la régression. Si au contraire la conscience est redécouverte comme lieu de l’écoute de la vérité et du bien, lieu de la responsabilité devant Dieu et devant les frères en humanité – qui est la force contre toute dictature – alors il y a de l’espérance pour l’avenir.

..." Valoriser dans l’aujourd’hui ce dynamisme, qui est une réalité spirituelle qui devient culturelle et donc sociale. À la base de tout, il y a des hommes et des femmes, il y a des personnes, des consciences, mues par la force de la vérité et du bien.

..." Revenons donc à la conscience comme clé de voûte pour l’élaboration culturelle et pour la construction du bien commun. C’est dans la formation des consciences que l’Église offre à la société sa contribution la plus personnelle et la plus précieuse. Une contribution qui commence dans la famille et qui trouve un important renforcement dans la paroisse, où les enfants et les adolescents, et ensuite les jeunes apprennent à approfondir les Saintes Écritures, qui sont le « grand code » de la culture européenne.

..."  En même temps ils apprennent le sens de la communauté fondée sur le don, non sur l’intérêt économique ou sur l’idéologie, mais sur l’amour, qui est « la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière » (Caritas in veritate, n. 1).

..." C’est ici que les fidèles laïcs (christifideles laici) sont appelés à user généreusement de leur formation, guidés par les principes de la Doctrine sociale de l’Église, pour une authentique laïcité, pour la justice sociale, pour la défense de la vie et de la famille, pour la liberté religieuse et la liberté d’éducation.

"Chers amis, votre présence et la tradition culturelle croate m’ont suggéré ces brèves réflexions. Je vous les laisse en signe de mon estime et surtout de la volonté de l’Église de marcher au milieu de ce peuple à la lumière de l’Évangile. (source : VIS)

Pour le texte intégral de ce discours
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