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du 3 au 7 juin 2011 (semaine 22)
 

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7 juin 2011-
LES ÉGLISES D'EUROPE ET LEURS RAPPORTS AVEC L'ISLAM

À l’issue de leur 2ème rencontre à Turin, du 31 mai au 2 juin, les délégués des Conférences épiscopales ont manifesté leur attention particulière pour le processus en cours en Europe qui pourrait favoriser la naissance d’un islam plus religieux.

Ils ont constaté en effet la naissance d'un islam plus religieux que politique, face au désir de démocratie et de liberté de nombreuses populations des pays arabes, en souhaitant avec sympathie que ce vent de changement mène à l’instauration d’une vraie liberté de religion dans ces pays ; enfin, après avoir fait une évaluation critique du terme « islamophobie », ils ont exhorté les musulmans à nouer des relations positives et transparentes dans les différents contextes où ils se trouvent en Europe.

Cette rencontre des délégués des Conférences épiscopales d’Europe pour les rapports avec l’islam a apporté la confirmation de l’intérêt avec lequel l’Église catholique suit les dynamiques d’insertion des résidents et citoyens de religion musulmane dans le contexte européen, tant au niveau individuel que communautaire.

Il s’agit d’un processus complexe qui n’est pas exempt de contradictions, où émerge le défi – qui est en train de devenir une réalité – de l’inculturation progressive de l’islam en Europe, avec une tendance à manifester davantage sa dimension religieuse et morale, que sa dimension politique. Toutes les initiatives culturelles et théologiques qui sont l’expression de ce qu’on appelle la « théologie de l’inculturation » sont suivies avec beaucoup d’intérêt, car elles instaurent et consolident des processus de participation positive à la vie sociale et culturelle des pays d’Europe dans un contexte pluraliste, ouvert au dialogue interreligieux et interculturel.

C’est pourquoi l’Église suit avec intérêt les attentes et les initiatives qui se font jour au sein des communautés musulmanes en vue de fournir à leurs responsables religieux – imams ou enseignants – une formation théologique et culturelle leur permettant d’exercer convenablement leur rôle religieux dans le contexte européen ; elle formule le souhait que ces initiatives – y compris la création d’une chaire de théologie islamique dans les universités des pays où la théologie est une discipline inscrite au programme des universités – pourront être organisées avec les adaptations voulues selon le modèle juridique des rapports existant entre l’État et l’Église.

Dans cette perspective, l’Église est favorable à ce que l’enseignement confessionnel de la religion dans les écoles publiques soit également accessible aux autres traditions religieuses, parmi lesquelles l’islam, tout en insistant sur le respect des conditions requises prévues par les différents États pour l’exercice de cette fonction.

En élargissant leur horizon à tout le bassin méditerranéen, les délégués des Conférences épiscopales participent avec sympathie aux expressions de désir de démocratie, de liberté, d’appel au respect de la dignité de la personne dont les jeunes de différents pays arabes se sont faits les promoteurs au cours de ces mois de grands changements politiques, et formulent le souhait que le processus en cours puisse conduire à l’établissement d’une vraie liberté de religion dans ces pays.

Les délégués ont fait ensuite une évaluation critique du terme « islamophobie » utilisé pour décrire les réactions d’hostilité à l’islam apparues dans la société européenne, lui préférant plutôt ceux de « peur » et « hostilité ».

Ils ont exprimé une nouvelle fois leur conviction que l’Église catholique qui est en Europe poursuivra avec un engagement renouvelé le dialogue avec les musulmans à l’école du Concile Vatican II et de l’enseignement de Benoît XVI, un dialogue dans lequel chrétiens et musulmans sont appelés à relever trois défis : le défi de l’identité (savoir et accepter ce que nous sommes) ; le défi de l’altérité (nos différences ne doivent pas nous conduire à la haine, mais devenir une source d’enrichissement mutuel) ; le défi de la sincérité qui implique d’exprimer sa foi sans l’imposer dans un contexte pluraliste et dans une perspective dialogique. (source : CCEE)


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