Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 14 au 16 juin 2011 (semaine 23)
 

-
16 juin 2011- Chili
RÉSOUDRE LA QUESTION DES INDIGÈNES MAPUCHES

Le mouvement de contestation des travailleurs mapuches, qui ont conduit une grève de la faim de 86 jours, s'est achevé. « Il appartient désormais à l'Etat de résoudre complètement le conflit", déclare l'archevêque de Santiago.

" La solution devrait commencer par la modification de la loi anti-terroriste", ajoute Mgr Ricardo Ezzati, dans un entretien accordé à la Radio coopérative du Chili,.

Il a mis en évidence le travail réalisé par les membres des familles des travailleurs mapuches, par l'Institut national des Droits de l'homme et par l'Eglise catholique afin de mettre un terme aux 86 jours de jeûne, faisant remarquer que les institutions de l'Etat n'avaient apporté aucune contribution à la solution du problème.

Hector Llaitul, Ramon Llanquileo, Jonathan Huillical et José Huenuche ont jeûné à compter du 16 mars dernier afin de réclamer un procès équitable après qu'ils aient été condamnés au terme d'un procès dans le cadre duquel ont été utilisées les procédures prévues par la loi anti-terroriste qui, selon eux, ont limité leur droit à la défense.

Dans le cadre de ce procès, que les media ont déclaré qu'il s'agissait d'un cas national, Llaitul a été condamné à 25 ans de réclusion et les trois autres à 20 ans de réclusion pour une agression ayant eu lieu durant le conflit motivé par les revendications territoriales Mapuches dans le sud du Chili.

Or Mgr Ezzati a rappelé dans son entretien que le Président Sebastian Pinera s'était engagé le 21 mai à discuter une nouvelle loi anti-terroriste qui sauvegarde les droits fondamentaux de la personne, le Ministre de l'Intérieur ayant par ailleurs déclaré voici quelques jours que le Chili a besoin d'une loi « adaptée » contre le terrorisme.

Les quatre indigènes incriminé ont donc mis fin à la grève de la faim après un accord intervenu entre le groupe des familles, les organisations des droits de l'homme et les membres de l'Eglise catholique, accord devant déboucher sur la constitution d'un « Comité de Défense des Droits du Peuple Mapuche », comité qui devra agir en faveur de la promotion et de la défense des droits des indigènes.

Jusqu'au XIXème siècle, le territoire des Mapuches était indépendant et recouvrait 5 millions d’hectares au sud d’une frontière tracée par le fleuve Bio Bio et au nord du fleuve Tolten. Aprèsune guerre d’annexion sanguinaire, l’Etat chilien les a réduit à vivre sur 500 000 hectares, dans des réserves, les chassant des plaines fertiles de cette région, le Chili voulant en faire son grenier à céréales.

Le territoire mapuche continue d’être grignoté légalement par les entreprises hydroélectriques, touristiques et les multinationales du bois. (source : Fides)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil