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du 20 au 23 juin 2011 (semaine 24)
 

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23 juin 2011- France
LA SNCF PROVOQUE QUELQUES INQUIÉTUDES


Dès l’année prochaine, des trains de pèlerins à destination de Lourdes risquent de disparaître des grilles horaires de la SNCF. D'où l' inquiétude et des tensions qu'a exprimé Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la conférence épiscopale.

Dans une chronique publiée le 17 juin par "La Croix du Nord" et reprise sur le site de la Conférence des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la conférence épiscopale, a pris position sur les difficultés rencontrées par les trains de pèlerins organisées vers Lourdes.

Le 8 juin dernier, sur Europe 1, le président de la SNCF Guillaume Pepy, avait indiqué, à propos des importants travaux engagés par Réseau ferré de France sur l’ensemble des lignes ferroviaires, qu’« un train exceptionnel qui va faire 1 500 km aura plus de risques de rencontrer cinq ou six chantiers de suite et donc de rencontrer de vraies difficultés à trouver un bon horaire ».

Cette déclaration avait inquiété les organisateurs de pèlerinages déjà en proie à d’importantes difficultés horaires avec la SNCF.

" Ceci est d’autant plus incompréhensible que les responsables de pèlerinage acceptent une hausse tarifaire supérieure à la hausse contractuelle, soulignait Mgr Podvin dans son billet. Ceci est d’autant plus inadmissible que les organisateurs religieux travaillent de concert avec la SNCF à une rationalisation des trains de pèlerinage."

Soulignant le « véritable ras-le-bol » des pèlerins de Lourdes dont il rappelle qu’ils sont « bons publics depuis des lustres », Mgr Podvin se demande si ces déclarations de la SNCF n’annoncent pas « la fin des trains de pèlerinage ».

"Le matin de Pentecôte, écrivait-il le 17 juin, se susurrait au plus haut niveau de la SNCF, en direct à la radio, que ces trains pas comme les autres, trains roses, verts, jaunes, auraient vécu ? Véritable séisme pour des centaines de milliers de personnes. Propos contradictoires avec les assurances données début juin aux différents directeurs de pèlerinages. Où est la vérité ? « On ne peut plus assumer ces déplacements massifs aujourd'hui en de bonnes conditions techniques de sécurité », plaide un des dirigeants des chemins de fer. On ne peut plus ou on ne veut plus ?

" Ami pèlerin, le sort s'acharne sur toi. Jusqu'à présent, ton train accusait de fréquents retards. Tu prenais ton mal en patience. Voici que disparaîtrait ce que tu connais depuis tant d'années ? Evidemment tu es catho, donc en principe compréhensif et miséricordieux devant les tracas à répétition.

" Mais je sens monter en toi, comme en de multiples autres semblables, un véritable ras le bol. Tout ceci est d'autant plus injuste que les pèlerins de Lourdes sont « bons publics » depuis des lustres. Ils consentent des frustrations qu'aucun autre groupe de clients ne supporterait. Des non croyants le disent. Ceci est d'autant plus incompréhensible que les responsables de pèlerinage acceptent une hausse tarifaire supérieure à la hausse contractuelle. Ceci est d'autant plus inadmissible que les organisateurs religieux travaillent de concert avec la SNCF à une rationalisation des trains de pèlerinage.

" Les catholiques ne sont pas de doux rêveurs. Ils savent que nous ne sommes plus en 1950. Ils n'ignorent pas les impératifs de compétitivité et de rénovation des voies auxquels est acculée la grande maison du train français. Ils ne demandent pas la lune contre rien. Ajoutons qu'ils représentent une clientèle potentielle et symbolique non négligeable. Que l'on s'explique donc franchement sur la faisabilité des choses pour le bonheur de tous.

" Beaucoup de personnes humbles voient tout cela se décider au dessus de leur tête. En cette société marquée par l'individualisme, n'y a-t-il pas un signe fort à se rendre ensemble vers le même but ? En pèlerins participant à la même démarche.

" Celui qui écrit ce bloc notes a lui-même une carte de « très grand voyageur ». Son papier n'est donc pas désincarné, n'éludant pas les contraintes qui pèsent fortement dans la mondialisation. Raison de plus pour toujours humaniser ce qui peut l'être.

" Ami pèlerin, tu tiens à ton train, non par égoïsme mais par altruisme, n'est-ce pas ? Seras-tu entendu ?"conclut Mgr Podvin.

Les responsables de pèlerinages réservent leur train auprès de la SNCF deux ans à l’avance dans le cadre d’une commission dite « du calendrier ». Cette commission dialogue avec la SNCF : elle communique les souhaits des pèlerinages jusqu’à la signature d’un contrat de réservation qui engage les deux parties (organisateurs de pèlerinages et SNCF).

Or, sans parler des travaux programmés à partir de l’année prochaine, de graves problèmes perturbent toujours le bon déroulement des pèlerinages. C’est le cas du pèlerinage de Lyon qui a lieu à Lourdes jusqu’au 17 juin. Alors que le directeur du pèlerinage, le P. François Duthel, avait réservé trois trains pour acheminer 2.800 pèlerins, la SNCF l’a prévenu hors délai qu’elle lui en supprimait deux. Il a dû trouver une quarantaine de bus parmi lesquels une dizaine de cars-ambulances. La SNCF lui a pourtant proposé des cars en solution de remplacement.

" Mais ils étaient 30 % plus chers que le prix du marché !" C’est donc avec sa propre flotte de cars que le Père Duthel est arrivé à Lourdes. Le voyage a été pénible pour nombre de malades qui n’ont pas pu monter dans les cars-ambulances faute de place, car il n’existe que onze cars-ambulances en Europe !

Lors de leur assemblée plénière de printemps, à Lourdes, les évêques de France avaient déjà évoqué les di cultés rencontrées par les organisateurs de pèlerinages à cause de la SNCF. Le cardinal André Vingt-Trois, avait écrit en leur nom au président de la SNCF pour demander plus de respect à l’égard des usagers pèlerins. Il n’a pas reçu de réponse.

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque Lyon, lui aussi a écrit. Sur les ondes de la radio chrétienne "Présence Lourdes Pyrénées", le 15 juin, Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, a considéré qu’ « objectivement, tout est fait par la SNCF pour que les responsables de pèlerinages désespèrent du train » . (source : CEF et La Croix)

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