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du 24 au 28 juin 2011 (semaine 25)
 

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28 juin 2011-
C'EST UN DÉFI POUR LA NOUVELLE TURQUIE

Les récentes élections en Turquie ont rappelé le défi que représente
pour la Turquie moderne est la reconnaissance juridique des communautés religieuses, car il s'agit d'un droit essentiel qui est également le présupposé de tout liberté.

A la veille des élections législatives du 12 juin, Otmar Oehring, responsable chargé des Droit de l'homme de « Missio Aachen », Bureau des OEuvres pontificales missionnaires en Allemagne avait insisté sur les carences du système des droits garantis en Turquie aux communautés religieuses.

En effet, aucune d'entre elles n'existe officiellement pour la loi turque. Il manque une réglementation qui reconnaisse la « personnalité juridique » aux Églises et autres communautés avec toutes les conséquences qui en dérivent : impossibilité de détenir une propriété, de stipuler des contrats, d'avoir des salariés, de gérer des écoles, de lancer des projets, de disposer de publications...

La communauté islamique sunnite, qui est majoritaire dans le pays, tout en n'ayant pas de statut légal indépendant voit au moins sa vie et ses activités protégées et ordonnées par le biais de la référence à la « Diyanet », la Présidence des Affaires religieuses qui dépend directement du Premier Ministre. Les autres communautés en revanche, sont des « communautés fantômes » en ce qu'elles vivent un paradoxe : " Elles sont présentes mais c'est comme si elles n'existaient pas." ».

Le gouvernement de l'AKP, le parti du Premier Ministre, Tayyp Erdoga, alors qu'il était majoritaire n'a pas fait preuve d'un engagement réel en matière de reconnaissance de la liberté religieuse pour tous et non seulement pour un groupe.

Cette situation singulière trouvera de nouvelles difficultés, car le gouvernement, n'ayant plus la majorité absolue, devra composer avec des partis qui se posent la question de savoir si la Turquie peut être qualifiée d'Etat laïc. L

Or la personnalité juridique est l'un des aspects du problème : des changements en ce qui concerne l'attitude de l'Etat, de la société et la mentalité commune sont nécessaires, tout comme sont nécessaires des modifications de la Constitution et du Code civil. Autrement la Turquie échouera dans sa tentative de répondre aux obligations et de réaliser les aspirations dans le respect des droits de l'homme, fait remarquer Otmar Oehring.

" La reconnaissance légale est fondamentale dans le cadre des relations entre l'Etat et la religion en ce que, en la niant, « on empêche de facto aux membres des communautés religieuses d'exercer pleinement la liberté de culte et de religion et d'en jouir.

Pour remédier à de tels problèmes, il est urgent que la législation soit modifiée et les Eglises et communautés religieuses minoritaires demandent tout d'abord au nouveau gouvernement l'abolition de l'article 101 (§ 4) du Code civil qui interdit aux communautés religieuses d'obtenir le statut légal de « fondations ».

Les ambiguités que les récentes élections ont mis à jour semblent rendre difficile la solution de nombreux problèmes sociaux et religieux de la Turquie moderne. (source : Fides)


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