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du 25 au 27 septembre 2011 (semaine 39)
 

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27 septembre 2011- Philippines
CONTRE LA MULTIPLICATION DES OPÉRATIONS MINIÈRES

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C’est ajouter l’insulte à la blessure", s’est insurgé le Vicaire apostolique de Puerto Princesa, réagissant, le 22 septembre, à l’annonce par le gouvernement philippin de la signature de quatre accords miniers avec des intérêts chinois.

La province abrite les seules réserves connues d’hydrocarbures du pays, de gaz naturel notamment. Mais depuis peu, c’est toutefois un autre secteur de l’économie qui concentre l’attention. D’importants gisements de nickel ont en effet été découvert à Brooke’s Point, dans la partie sud-ouest de l’île et de vives tensions entourent les projets d’exploitation de ces gisements, dont les chinois ont acquis l'exploitation pour 14 milliards de dollars.

Deux militants qui refusent l’ouverture de mines sur leurs terres ont été assassinés, l’un en janvier dernier, le Dr Gerry Ortega, et l’autre il y a quelques jours, Rabenio Sungit, un chef de communauté aborigène. Ce dernier a été abattu en plein jour sur la place d’un marché de Quezon City, à Palawan.

Membre de l’Eglise unifiée du Christ des Philippines (United Church of Christ in the Philippines - UCCP), importante dénomination protestante, Rabenio Sungit prenait la défense des droits des peuples indigènes et se battait contre l’emprise des grandes compagnies minières sur leur territoire.

C’est au nom de ces deux militants assassinés que, le 22 septembre, Mgr Arigo s’est insurgé. Selon lui, la signature des accords miniers entre le gouvernement et des sociétés chinoises représente "une gifle assénée aux habitants de Palawan en lutte contre l’exploitation irresponsable des mines".

Sur les ondes de 'Radio Veritas', l’évêque de Palawan a expliqué qu’en matière d’exploitation minière, le gouvernement ne prenait en compte que les intérêts des grandes sociétés et négligeait « le bien-être des populations ». Il a poursuivi en détaillant les dégâts environnementaux causés dans son île par les mines en activité, dont les conséquences pèsent directement sur les agriculteurs et les pêcheurs.

Pour lui, le gouvernement ne tient aucun compte de l’avis des populations, exprimé pourtant par voie de pétition. L'accord du président Benigno Aquino signé en Chine concerne notamment l’extraction annuelle d’un million de tonnes de minerai de nickel à Palawan ainsi que l’exploitation d’autres mines dans la province de Zambales, sur l’île de Luçon. Le projet pourra démarrer « dès que la Commission nationale pour les peuples indigènes aura donné son feu vert » – ce qui, selon lui, ne devrait pas poser de difficulté.

Le gouvernement central tous les anciens sites miniers actuellement fermés. Ce plan vise en réalité à favoriser la réouverture de mines aujourd’hui abandonnées que la hausse des cours mondiaux pourrait rendre à nouveau profitable. Des évêques catholiques, dont Mgr Pedro Arigo, ont décidé d’apporter leur soutien à ceux qui critiquent la politique minière de Manille. En lien avec des responsables d’Eglises protestantes, ils ont annoncé la tenue d’un forum de trois jours, du 4 au 7 octobre prochain, pour dénoncer les dangers d’une activité minière incontrôlée.

Sur Radio Veritas, le 14 septembre, Mgr Arturo Bastes, a tenu à dire : " On nous avait annoncé que l’opération serait de taille modeste. En réalité, c’est devenu une mine considérable et ce qui est extrait est envoyé directement en Chine." De cess minerais, on tire des métaux stratégiques pour nombre d’industries de pointe et pour lesquels la Chine a aujourd’hui un quasi-monopole mondial. "Le résultat qui en découle , déclare l'évêque, est la destruction de notre environnement." (source : Mepasie)


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