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5 octobre 2011- Guinée
AU SERVICE DE DIEU ET DU PEUPLE ET NON DU POUVOIR

" Nous ne sommes pas au service du pouvoir ou de l'opposition mais au service de Dieu et du peuple", dit Mgr Koulibay, membre de la Commission de réconciliation nationale, lors d'une cérémonie de pardon, de paix et de réconciliation.

Le 28 septembre au Palais du peuple, les co-présidents de la Commission chargée de la réconciliation nationale ont procédé au lancement de cette Commission. Pour Mgr Vincent Koulibaly, archevêque de Conakry et président de la Conféence épiscopale, la mission des chefs religieux s'inscrit dans la paix, le pardon et la réconciliation.

" Les victimes en Guinée ne sauraient se ramener uniquement au niveau des régimes politiques et militaires. Autour de nous, croupissent des victimes de la calomnie, de la corruption, de l'inconscience professionnelle, et de mauvais traitements."

Ce 28 septembre, lors de la cérémonie officielle, un temps de prière eut lieu au Palais du peuple, avec les chefs musulmans, car, dit-il, la réconciliation repose sur la prière car "toutes les victimes de Guinée, nous les portons dans les prières de ce jour pour que Dieu porte tous nos morts dans le Paradis."

Après ces conseils, "dignes d'une homélie" note la presse, Mgr Koulibaly rassure de la neutralité des chefs religieux " Nous ne sommes pas au service du pouvoir ou de l'opposition mais au service de Dieu et du peuple ." La situation de crise actuelle s'invitera dans son discours l'amenant à lancer un appel au gouvernement et à l'opposition " pour dialoguer sans condition, au nom de Dieu et au nom des frères et soeurs Guinéens".

" La prière de ce jour au Palais du peuple sera étendue à 60 lieux de la capitale identifiés à cet effet et dans les 33 préfectures de l'intérieur du pays", a-t-il indiqué.

Il a également rappellé aux Guinéens que "Nous sommes condamnés à vivre ensemble, nous n'avons pas de choix. Dieu a doté notre pays de richesses et c'est dans la concorde que nous pouvons en jouir".

Pour la manière de mener la réconciliation en Guinée, les chefs religieux refusent "les modèles de importés d'ailleurs" et privilégient "les modèles traditionnels de réconciliation connus et à notre portée.

Pour y réussir, ils appellent à la purification des coeurs « pour faire tomber les barrières de la haine » et permettre de marcher sur le « chemin de la réconciliation avec Dieu et avec nos frères et soeurs ».

Cette adresse de l'archevêque de Conakry sera relayée en langue nationale soussou par le Grand Imam de Fayçal, Elhadj Mamadou Saliou Camara.

La cérémonie a enregistré la présence du Premier ministre chef du gouvernement, accompagnés de certains ministres, de diplomates et de nombreux chefs religieux de la capitale et préfectures environnantes, mais d'aucun membre de l'opposition.

Il n'en reste pas moins que les Guinéens ont commémoré, sous tension, ce mercredi 28 septembre, date anniversaire du massacre perpétré à Conakry, il y a deux ans, par la junte militaire du capitaine Moussa Dadis Camara.

Parallèlement à cette cérémonie officielle qui s'est déroulée le matin, Hier, des affrontements entre les forces de l'ordre et opposants ont fait au moins deux morts et une quarantaine de blessés. Ces violences ont éclaté à la suite de l'interdiction d'un rassemblement de l'opposition par le pouvoir du président Alpha Condé.

Ce même mercredi 28 septembre, des gendarmes ont été déployés dans plusieurs quartiers de la capitale considérés comme des fiefs de l'opposition. Dans ces quartiers, des témoins, sous couvert d'anonymat, faisaient état d'attaques et d'arrestations de la part des gendarmes, d'autant que la veille des affrontements entre les forces de l'ordre et opposants avaient fait au moins deux morts et une quarantaine de blessés.

Ces violences avaient éclaté à la suite de l'interdiction d'un rassemblement de l'opposition par le pouvoir du président Alpha Condé. (source : Allafrica)

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