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du 2 au 5 octobre 2011 (semaine 40)
 

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5 octobre 2011- Bolivie
L'ÉGLISE SOUTIENT LES DROITS DES INDIGÈNES

L'Église de Bolivie a publié le 27 septembre un communiqué où elle condamne la violence exercée le dimanche 25 par les forces de police lors de la marche de défense du Parc national et Territoire indigène Isiboro Secure (TIPNIS).

Dans ce communiqué intitulé « La violence nie la dignité des personnes », elle exhorte les autorités à garantir les droits de la population indigène. "Nous condamnons les actions d’intervention et de répression contre les frères de la marche qui, selon les informations reçues directement de la part de nos opérateurs pastoraux de la zone et sur la base des versions qui ont été fournies par les moyens de communication, ont eu lieu alors qu’ils étaient absolument inoffensifs", indique le communiqué de la Conférence épiscopale.

Face à la mobilisation et aux manifestations contre la violence policière, trois ministres ont été contraints à la démission tandis que le gouvernement bolivien a décidé de suspendre le projet de route amazonienne contesté par les manifestants.

Les évêques exhortent par ailleurs les autorités à garantir les droits de la population indigène. "Au moment même où nous sommes attristés à cause de la mort d’un enfant, à cause du nombre des blessés et à cause de la situation de ceux qui ont été arrêtés ainsi que par le sort de ceux qui ont été dispersés, nous demandons aux autorités responsables de garantir les droits fondamentaux de ces personnes", insiste le communiqué.

Et de conclure : "Au nom de Dieu, Père de tous et Seigneur de la Vie, nous exhortons les autorités nationales à renoncer à la voie de la répression, de la persécution et de la violence qui ne résout pas les problèmes et à démontrer, au travers d’actions cohérentes, l’attitude d’écoute et de défense des droits des Boliviens, en particulier des populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Le dialogue honnête est la seule voie possible afin de garantir des solutions pacifiques et durables pour le bien de tous."

La "marche" qui a débuté le 17 août et qui se trouve actuellement à 300 km de La Paz, son but final, rassemble 1.500 indigènes qui protestent contre la construction d’une autoroute à travers le Tipnis, parc national d'un million d'hectares et terre ancestrale de 50.000 indigènes où ils habitent.

Mgr Tito Solari, archevêque de Cochabamba, dans lequel se trouve ce territoire, était déjà intervenu auprès des autorités, reconnaissant au gouvernement le droit de développer des infrastructures, mais l’invitant à respecter les lois qui protègent le parc comme les droits des indigènes, et invitant au dialogue, seul capable d’aboutir à une solution pacifique du conflit.

Cette marche d'Indiens amazoniens de Bolivie, a repris ce week-end sans incidents, mais reste un casse-tête pour le pouvoir, entre l'intransigeance des marcheurs opposés à un projet routier, la menace d'une nouvelle grève de soutien et la possible perturbation d'un scrutin.

Le cortège de 700 à 800 indigènes, dont des femmes et des enfants, progressant d'environ 20-25 km par jour, a atteint le dimanche 2 octobre le village de Palos Blancos, après avoir redémarré la veille de Quiquibey, à moins de 300 km de La Paz.

En contraste avec la tension des semaines précédentes, aucun incident n'a été signalé, aucun barrage de contre-manifestants n'était annoncé sur la route, et la police se tenait hors de vue: les marcheurs ont décliné une escorte policière, pour prévenir d'éventuels gestes d'hostilité.

Courant septembre, la marche avait recueilli un écho médiatique croissant et des soutiens politiques, parfois opportunistes, allant des syndicats à une gauche critique du président Evo Morales, ou à l'opposition de droite.

La dispersion en force de la marche par la police il y a huit jours, faisant plusieurs blessés, avait indigné le pays et provoqué un début de crise politique, avec la démission de deux ministres. Le président Evo Morales a demandé « pardon » aux indigènes pour une répression qu'il dit n'avoir pas autorisée et a suspendu le projet de route.

Mais il maintientl la construction d'une route qui doit aussi résoudre la pauvreté et l'abandon dans lequel vivent les indigènes dans les parcs nationaux comme le Tipnis. (source : RFI et Fides)


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