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du 9 au 12 octobre 2011 (semaine 39)
 

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12 octobre 2011- Égypte
LES AFFRONTEMENTS DEVANT LE CENTRE DE MASPERO AU CAIRE


24 personnes au moins ont été tuées au Caire, le 9 octobre, et plus de 200 blessées, lors des affrontementsqui ont éclatés au cors d´une manifestation organisée par des coptes qui protestaient contre l´incendie d´une de leurs églises à Assouan.

Il s´agirait d'une des violences les plus meurtrières depuis le renversement de Moubarak, en février dernier.

"La nation est en danger suite à ces événements", a déclaré le premier ministre égyptien Essam Charaf, la nuit du 9 au 10 octobre dans une allocution retransmise par la télévision publique. "Ces événements nous ont ramenés en arrière... au lieu d´aller de l´avant pour construire un Etat moderne sur des bases démocratiques saines."

" La chose la plus dangereuse qui puisse menacer la sécurité de la nation, c´est de jouer avec la question de l´unité nationale et de provoquer la sédition entre chrétiens et musulmans... et aussi entre le peuple et l´armée", a-t-il ajouté. Il a terminé son allocution en appelant "à la cohésion et à l´union".

Des milliers de coptes marchaient pacifiquement du quartier de Chobra vers Maspero, au centre du Caire, où se trouve la télévision publique. Ils réclamaient le renvoi du gouverneur qui n´a pas su protéger leur lieu de culte, à Assouan.

Selon la télévision de l´Etat, les manifestants auraient jeté des pierres sur les soldats qui protégeaient le siège de la télévision. Ils auraient bloqué une rue et mis le feu à plusieurs véhicules militaires. Les polices anti-émeutes et militaire auraient tiré des coups de feu en l´air et des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Par contre, les coptes affirment avoir été attaqués par la police militaire. "Nous défilions pacifiquement, a rapporté Talaat Youssef à l´agence Reuters. Quand nous sommes arrivés devant le siège de la télévision officielle, l´armée a ouvert le feu à balles réelles". Le Père Daoud, prêtre copte, a certifié qu´"un véhicule de l´armée a roulé sur cinq manifestants et les a écrasés".

Sur Twitter, plusieurs personnes parlent de l´intervention de "voyous" venus perturber le rassemblement. D´autres encore accusent les médias officiels de tenir un discours anti-chrétien.

Le grand imam de la mosquée al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, a condamné ces violences. Il a pris contact avec le patriarche de l´Eglise copte orthodoxe Chenouda III et a appelé à des discussions entre les membres de la Famille égyptienne, organisation qui réunit des religieux musulmans et chrétiens, "afin de tenter de contenir la crise".

De son côté, le grand mufti Ali Gomma a estimé que ces incidents "mettaient en danger la sécurité de l´Egypte". L´écrivain Alaa al-Aswani a parlé "d´un complot contre la patrie et la révolution" sur Twitter.


Les coptes, chrétiens d´Egypte, représentent 6 à 10% de la population. Plusieurs attentats meurtriers ont été dirigés contre eux, dont celui du Nouvel an contre une église à Alexandrie, faisant 23 morts. Ils s´estiment discriminés dans une société à majorité musulmane. (source : Apic)

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