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du 13 au 16 octobre 2011 (semaine 41)
 

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16 octobre 2011- Birmanie-Myanmar
LES "DÉTENUS DE CONSCIENCE" TOUJOURS SOUS LES BARREAUX

La Commission "Justice et Paix" a tenu à préciser qu’il était nécessaire de vérifier dans la durée la « volonté réelle » du nouveau gouvernement de libérer tous les prisonniers d’opinion qui sont encore dans les geôles birmanes.

Le J
eudi 13 octobre, Mgr Raymond Saw Po Ray, évêque de Mawlamyine et directeur de la commission épiscopale « justice et paix » s’est réjoui officiellement au nom de l’Eglise catholique, de l’amnistie par le gouvernement birman de plus de 6 000 prisonniers cette semaine.

Soulignant « le changement positif » que représentait la présence de prisonniers politiques parmi l’ensemble des amnistiés, l’évêque Mgr Po Ray a également déclaré que l’Eglise attendait des autorités comme de tous les citoyens qu’ils demeurent unis dans un même désir de compréhension mutuelle et oeuvrent ensemble au développement du pays.

" Aussi longtemps que nous en serons au stade de la confrontation, nous n’obtiendrons ni la paix ni la prospérité. Ce sera sans fin. Les deux parties, le gouvernement et l’opposition, doivent arriver à se réconcilier et, si possible, apprendre à travailler ensemble, afin de construire, étape après étape, notre futur."

Sur les quelque 6.400 détenus libérés, essentiellement «âgés, malades, handicapés ou qui ont purgé leur peine avec bonne conduite» selon les termes utilisés par la télévision d’Etat, les prisonniers de conscience ne sont que quelques centaines. Les dissidents les plus influents sont restés derrière les barreaux, selon le procédé habituel aux autorités birmanes consistant à amnistier une poignée de prisonniers politiques tout en maintenant en détention ceux qui constituent une véritable menace.

Un « oubli », également souligné par "Human Rights Watch" (HRW)," Info Birmanie" et "Amnesty International" qui ont appelé les autorités birmanes à « la remise en liberté immédiate et sans condition de tous les prisonniers de conscience ».

Après une première amnistie en mai dernier de 14.000 prisonniers, dont seulement 47 détenus politiques – un « geste » qualifié de symbolique mais totalement insuffisant par la communauté internationale – , le nombre de prisonniers de conscience libérés en octobre avait été espéré plus conséquent.

« Les autorités birmanes vont peiner à convaincre qu’elles veulent réellement s’engager sur la voie de la démocratie », analyse pour sa part Info Birmanie, soulignant le petit nombre de leaders politiques libérés et le choix de ces derniers, comme le très populaire comédien Zarganar.

Le P. Christopher Raj, directeur de la Karuna (Caritas) du diocèse de Lashio, semble craindre que cette récente amnistie ne soit destinée qu’à séduire la communauté internationale. Faisant remarquer que la majorité des prisonniers relâchés mercredi dernier ne semblent pas aussi « dangereux » pour le pays que les autorités le prétendent, il confirme que les plus importants détenus politiques sont toujours derrière les barreaux... Je veux croire que le gouvernement ouvrira un peu plus grand la porte de la démocratie, s’il constate que la situation s’améliore", espère-t-il.

Avec une unanimité parfaite, la communauté internationale a salué de son côté les « progrès » réalisés par la Birmanie, sans manquer d’émettre également les mêmes réserves que les organisations de défense des droits de l’homme. Ainsi, le 13 octobre, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s’est félicité de la libération de « quelques prisonniers politiques » , mais a invité fermement le gouvernement birman à amnistier rapidement l’ensemble des prisonniers de conscience, comme il s’y était engagé. (source : Mepasie)


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