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du 21 au 23 octobre 2011 (semaine 42)
 

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23 octobre 2011- Chine
LA GRÈVE DE LA FAIM DE L'ANCIEN ÉVÊQUE DE HONG-KONG


Le 19 octobre, le cardinal Zen Ze-kiun, âgé de 79 ans et ancien évêque de Hongkong, a entamé une grève de la faim de trois jours afin de « défendre la mission éducative de l’Eglise » et le maintien de la liberté d'enseignement.

Il veut ainsi exprimer son désaccord avec une récente décision de justice rejetant définitivement le recours en inconstitutionnalité déposé à l’encontre de la loi de 2004 sur l’éducation, un secteur dans lequel l’Eglise catholique est un acteur majeur. Le cardinal Zen a expliqué que l’Eglise respecterait la loi et se conformerait à la décision des juges, mais que cette dernière ne pouvait empêcher les catholiques de vouloir défendre le droit de l’Eglise à animer et à gérer comme elle l’entendait les écoles dont elle avait la charge.

Mgr Zen a justifié sa décision de ne plus rien absorber durant trois jours (hormis de l’eau et l’eucharistie) afin de « dénoncer cette mauvaise décision des juges suprêmes qui est d’une très grande injustice vis-à-vis de l’Eglise comme du territoire de Hongkong et qui menace de détruire un système d’éducation considéré comme l’un des meilleurs du continent ».

Même si elle se conformerait aux nouvelles dispositions de la loi de 2004, l’Eglise continuerait néanmoins à lutter autant que possible pour remplir sa mission éducative dans les établissements dont elle avait la charge.

Cette loi prévoyait la mise en place d’un « comité de gestion intégré » dans chaque école privée sous contrat d'association avec l’Etat, remplaçant les anciens conseils d’administration dont les membres étaient jusqu’alors nommés par les seules autorités de tutelle des écoles, à savoir pour les écoles catholiques, le diocèse de Hongkong, les congrégations enseignantes ou encore la Caritas.

Dans le système éducatif de Hongkong, les établissements publics sont relativement peu nombreux ; un héritage du colonisateur britannique qui avait confié à un certain nombre d’institutions – notamment religieuses – la création, la gestion et l’animation des écoles du territoire. L’Eglise catholique occupe ainsi une place centrale dans le système éducatif local, gérant 221 des 935 établissements de la région, soit un quart des élèves scolarisés.

Premier acteur du secteur éducatif, l’Eglise est également reconnue pour la grande qualité de son enseignement. Le cardinal, qui a exprimé de longue date son opposition au projet de loi, affirme que, sous le prétexte d’introduire un mode de gestion plus démocratique dans le fonctionnement des établissements, ce système ne fera qu’annihiler le caractère spécifique de l’école catholique.

Selon le cardinal, les juges n’ont pas compris que, pour l’Eglise catholique, la tutelle qu’elle exerce sur les écoles dont elle a la charge va au-delà du seul pouvoir d’en nommer les directeurs ou de poursuivre des activités comme la prière quotidienne. Les juges ont décidé d’« une interprétation nouvelle et très restrictive » de la Loi fondamentale, soutient Mgr Zen.

L’Eglise anglicane, qui a la tutelle d’environ 80 écoles sous contrat, et l’Eglise méthodiste, qui en a une vingtaine, si elles n’ont pas manqué d’exprimer leur déception quant au jugement du 13 octobre, ont souligné elles aussi qu’elles respecteraient la loi en dépit de leur désaccord profond avec ce texte.

" Avec la mise en place de ces comités, nous risquons de voir s’immiscer dans nos structures de gestion des personnes qui ne partagent pas notre mission [éducative]", a estimé Timothy Ha Wing-ho, conseiller pour l’éducation de l’archevêque anglican de Hongkong. (source : Mepasie)


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