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du 21 au 23 octobre 2011 (semaine 42)
 

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23 octobre 2011- Assise
CE NE SONT PAS DE DOUX RÊVEURS

Un lourd scepticisme pèse sur les tentatives de dialogue entre religions. Beaucoup y voient un luxe sans utilité, ou un piège à convictions où seuls les naïfs trouvent leur compte, ou une vraie source des confusions syncrétiques.

Pour le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, souligne la position que Benoît XVI a progressivement déterminée et que marque l'étape de cet anniversaire. En se rendant à Assise pour célébrer les 25 ans de la première rencontre interreligieuse de prière pour la paix, lancée par Jean-Paul II, le cardinal Tauran poursuit sa démarche selon les perspectives de Vatican II.

Deux choses semblent se dessiner, selon le cardinal :

- La période naïve du dialogue interreligieux, celle des années 70 pour être précis, est close. Les responsables religieux, comme les spécialistes, savent que toutes les avenues de ce dialogue ont été largement parcourues. Beaucoup s'accordent pour reconnaître que cette tentative de rapprochement butte aujourd'hui sur des impasses et des sens interdits.

- Une nouvelle forme de dialogue, plus identitaire et moins idéaliste, plus technique aussi, a donc pris le relais. Comme dit le cardinal Tauran, il n'est pas question de travailler à l'avénement d'une sorte de "religion mondiale" mais de contribuer à une vraie connaissance de l'autre. Ce qui est capital pour la conviavilité des sociétés d'aujourd'hui et de demain, marquées par un brassage intense des populations et des origines.

" Ce ne sont donc pas des doux rêveurs qui se retrouveront à Assise", écrivait le 6 juillet dernier Jean-Marie Guénois. "N'en déplaise à Mgr Fellay, le supérieur des lefebvristes, qui y voit une "catastrophe" pour la tradition catholique, et à ses yeux, un très mauvais point pour Benoît XVI. Ces hommes de religions, sans efficacité immédiate mais avec une grande efficacité symbolique, montrent là un exemple très respectable."

Commentant Assise, dans " l'Osservatore Romano", le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, affirmait « la pertinence de la prochaine rencontre d’Assise, en précisait les contours et la nouveauté ».

" Et ce, tant face aux voix discordantes au sein de la curie, qui pourraient être tentées par une stratégie de la confrontation, que face aux diverses voix traditionalistes, qui dénoncent la tentation syncrétiste qui présiderait à l’organisation de cette rencontre."

Le cardinal Levada explique ainsi qu’au lendemain de la deuxième rencontre d’Assise, en 2002, le cardinal Ratzinger soulignait, dans un entretien à la revue "30 Giorni" que « si nous, en tant que chrétiens, entreprenons le chemin de la paix à l’exemple de saint François, nous ne devons pas craindre de perdre notre identité ; c’est précisément de cette manière que nous la trouvons ».

Puisque « tous les hommes sont appelés à l’unité avec le Christ », poursuit-il en citant le concile Vatican II, « l’Église doit être le ferment de cette unité pour l’humanité tout entière : pas seulement à travers l’annonce de la parole de Dieu, mais à travers le témoignage vécu de l’union profonde des chrétiens avec Dieu. Voilà le chemin authentique de la paix ». (source : VIS)


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