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du 21 au 23 octobre 2011 (semaine 42)
 

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23 octobre 2011- Italie
UN TOURNANT FONDAMENTAL, UN CHANGEMENT PROFOND


Le président des évêques italiens a ouvert, le 17 octobre la réunion des associations catholiques italiennes leur signifiant l’urgence d’un renouvellement de leur engagement social et politique avec plus de visibilité, et dans un projet commun.

" La bonne politique pour le bien commun, les catholiques acteurs de la politique italienne", c’est le titre du séminaire qui est d'une grande importance parce que, pour la première fois dans l’histoire de l’Italie depuis l’après-guerre, se trouvaient réunies, toutes les composantes des associations catholiques.

Des ACLI (Associations chrétiennes des travailleurs italiens) à la "Compagnia delle Opere" (Communion et Libération), en passant par la Communauté de Sant’Egidio, les Focolarini, la Coldiretti (syndicats d’agriculteurs), le syndicat d’inspiration chrétienne CISL et des représentants du monde académique, de fondations culturelles et bancaires.

Cette réunion, qui s'est tenue à Todi, en Ombrie, visait à jeter les bases d’un réseau actif entre « progressistes » et « conservateurs ». Elle constituait la suite concrète du manifeste présenté le 19 juillet par le « Forum des personnes et des associations d’inspiration catholique dans le monde du travail ». Le manifeste en question ayant établi des lignes fondamentales à suivre pour « sauver le pays de la crise économique, sociale, politique, morale et éthique ».

Dans son discours d’ouverture du séminaire, qui s’est déroulé à huis clos, très prudent, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), a souligné que l’Église ne doit pas "téléguider" le monde catholique, mais que « la communauté chrétienne se doit d’animer les secteurs pré-politiques dans lesquels il faut faire mûrir les compétences en matière de culture sociale et politique ».

Autrement dit, même si les participants ont déclaré de façon unanime, lors de la conférence de presse qui a achevé le séminaire, que le gouvernement « ne peut plus tenir tel qu’il est », « qu’il faut un exécutif plus fort, avec l’accord des principales forces politiques », il n’est pas question, pour le moment du moins, de vouloir donner naissance à un nouveau parti catholique.

" Les chrétiens restent, dans la société civile, une masse critique capable de contribuer au bien commun, leur participation dans la sphère sociale est une obligation", a soutenu le président de la CEI, précisant que " l’Église ne cherche pas des privilèges ni ne veut intervenir dans des milieux étrangers à sa mission et qu’il n’y a aucun motif de craindre pour la laïcité de l’État qui est une valeur acquise... L’Église doit cependant exercer librement sa mission et ne jamais renoncer à des valeurs non négociables : la vie, le mariage entre un homme et une femme, la famille, la liberté religieuse et la liberté éducative."

On ne peut dire que l’objectif de Todi serait de faire naître une nouvelle Démocratie chrétienne est absurde. Il s’agit de mettre en œuvre une force sociale de catholiques, laïque et ouverte, qui constituera le noyau d’une agrégation plus large des énergies saines du pays.

Enrico Letta, député du Parti démocrate (opposition de centre gauche), a reconnu que « Todi représente un tournant fondamental pour une nouvelle saison politique, fondée sur les valeurs du christianisme qui font partie intégrante de notre culture ». (source : CEI)


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