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du 4 au 8 décembre 2011 (semaine 49)
 

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8 décembre 2011- Bangladesh
EN FAVEUR DES MINORITÉS ETHNIQUES ET RELIGIEUSES

Le 30 novembre, les principaux leaders des minorités ethniques et religieuses du Bangladesh ont exprimé officiellement leur satisfaction concernant le vote par l’Assemblée d’un amendement au très controversé "Vested Property Act".

Ils en demandaient l’abrogation depuis son entrée en vigueur dans les années 1960.

Connue sous le nom d’Enemy Property Act lors de la période troublée de la partition puis de la guerre indo-pakistanaise de 1965-1969, cette loi avait permis au gouvernement de saisir les terres de milliers de citoyens considérés comme des « ennemis de la Nation », essentiellement des hindous qui avaient fui en Inde.

Après l’indépendance du Bangladesh en 1971, la loi avait été renommée Vested Property Act mais son contenu était resté inchangé. Pendant plus de quarante ans, l’Etat du Bangladesh avait continué d’utiliser très largement cette loi afin de confisquer les propriétés des minorités ethniques et religieuses et ce, malgré les voix de plus en plus nombreuses qui s’élevaient pour dénoncer une « grave violation des droits de l’homme ».

« Pendant ces 45 dernières années, a rappelé Nirmol Rozario, secrétaire de l’Association des chrétiens du Bangladesh, les fonctionnaires en ont abusé malgré les voix de plus en plus nombreuses qui s’élevaient pour dénoncer une « grave violation des droits de l’homme ».

Avec cet amendement, la nouvelle législation nous permettra enfin de récupérer nos propriétés. Nous en sommes reconnaissant au gouvernement », a déclaré Rana Dasgupta, Secrétaire général du Bangladesh Hindu Buddhist Christian Unity Council (BHBCUC). Ce Forum interreligieux avait multiplié ces dernières années les démarches auprès des différentes institutions d’Etat afin de faire aboutir le projet de modification de la loi, perpétuellement repoussé.

« C’est effectivement une bonne nouvelle pour tous ceux dont on a pris les terres. Si cela est bien appliqué, cela leur rendra justice et les tensions avec les minorités vont considérablement diminuer », a observé pour sa part Mgr Gervas Rozario, évêque de Rajshahi, un diocèse particulièrement touché par le problème des expropriations de terres appartenant aux ethnies aborigènes.

C'est à l'issue d’un an de discussion, que la série d’amendements au "Vested Property Act", a finalement été votée par la Chambre, lundi 28 novembre 2011. « Il devenait indispensable d’amender cette loi dans l’intérêt de la justice et de la paix sociale, et de remettre à leurs propriétaires légitimes les terres qui leur avaient été illégalement saisies », a déclaré le ministre du Territoire, Rezaul Karim, aux parlementaires devant lesquels il présentait le projet finalisé.

Mais si la communauté hindoue se considère, à juste titre, comme la première victime des expropriations - du moins numériquement - , les membres des ethnies aborigènes, et parmi eux les chrétiens, subissent une discrimination d’autant plus forte qu’elle se renforce du fait que leur statut est encore moins considéré.

Les aborigènes, en particulier ceux appartenant à des communautés catholiques, voient en effet leurs terres régulièrement spoliées par des propriétaires musulmans agissant en toute impunité avec l’aide des fonctionnaires locaux. Certains d’entre eux n’hésitent pas à faire arrêter des familles entières sous de fausses accusations, comme l’ont révélé de récentes affaires.

Le P. Anthony Sen, secrétaire de la Commission ‘Justice et Paix’ du diocèse de Dinajpur, une région où les aborigènes subissent de façon récurrente des « violations des droits de l’homme, dont celui du droit à la terre », s’était élevé contre les pratiques de ces « musulmans qui vont jusqu’à fabriquer de faux documents de propriété pour expulser [les aborigènes ] de leurs terres ancestrales ».

Le 6 avril dernier, dans le diocèse de Mymensingh, différentes ethnies chrétiennes vivant dans la jungle du Madhupur ont protesté contre « les expulsions de leurs terres ancestrales par le Département des Forêts [du Bangladesh] » auxquelles se rajoutaient les expropriations effectuées par des particuliers.

Le gouvernement a annoncé qu’il publierait bientôt les listes des propriétés saisies et les feraient diffuser partout dans le pays pour que chacun puisse y avoir accès. Ceux qui se sentiront lésés auront alors 90 jours pour déposer une réclamation. (source : Mepasie)


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