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du 19 au 21 décembre 2011 (semaine 51)
 

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21 décembre 2011- France
LE MARCHÉ DE NOËL A REPRIS SON SENS AUX CHAMPS-ÉLYSÉES

La crèche de Noël embarrasse une laïcité étriquée qui ne fait pas confiance au bon sens des citoyens. Et pourtant malgré les hésitations de la mairie de Paris, une crèche a été installée sur le marché de Noël des Champs-Élysées.

Pour Dominique de Causans, paroissien de Saint-Pierre-de-Chaillot, dans le 16e arrondissement de Paris, couper les racines, c'est dénaturer les fleurs qui en sont écloses.

Il a donc parié sur le bon sens de l'histoire plus que sur le bon sens municipal. Ou comment introduire une crèche, avec Marie, Joseph, bœuf et âne, parmi les chalets du principal marché de Noël parisien, plus connu pour sa fièvre commerciale de bibelots et des souvenirs touristiques "made in China" que pour son caractère traditionnel.

« L’an dernier, en traversant les allées du marché, j’ai entendu le refrain d’ Il est né le Divin enfant dans les haut-parleurs. Vous ne pouvez pas savoir ce que cela m’a rajeuni ! Je me suis dit : il faut une crèche sur ce marché. C’était une évidence. »

Le septuagénaire va trouver son curé, qui l’encourage à concrétiser son rêve. Charge à lui de l’assumer. Dominique de Causans rencontre alors Marcel Campion, le directeur du marché. " Nous sommes tombés d’accord pour dire qu’un marché de Noël sans crèche, ce n’est pas un vrai marché de Noël." Mieux : le magnat des forains proposa de mettre un chalet à disposition de la paroisse, dès l’année suivante.

Sollicitées à leur tour, les moniales de Bethléem, qui résident sur la paroisse, acceptent de confier des modèles issus de leur artisanat pour constituer une crèche.

Mais, la veille de l’ouverture, les bureaux de l'Hôtel de Ville de Paris signifient à la paroisse que « la connotation religieuse » du projet risque de « gêner ». La presse s’intéresse à l’affaire. Les agences touristiques trouvent ridicules une telle laïcité si éloignée des visiteurs asiatiques, indiens, chinois ou japonais comme des visiteurs italiens ou espagnols.

Craignant une polémique, la municipalité finit par autoriser la crèche sous trois conditions : « Que la paroisse n’apparaisse plus comme étant l’organisateur, qu’il n’y ait aucun prosélytisme et aucune présence humaine » , résume Dominique de Causans. Accommodement ? « Moi, j’y vois un avantage, car ces critères ont le mérite d’institutionnaliser notre crèche. Peu importe qui est derrière : 15 millions de visiteurs vont passer devant et se laisser émerveiller. C’est cela qui compte. »

Cette hésitation municipale reflète un certain malaise de la société française face à ses propres racines. Elle reflète aussi une méconnaissance de l'attente des visiteurs qui viennent des quatre coins du monde pour trouver autre chose que des souvenirs "made in China".... (source : AP)


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