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du 2 au 5 février 2012 (semaine 05)
 

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5 février 2012 -
UN INVENTAIRE DES RELATIONS CATHOLIQUE-ORTHODOXE RUSSE


Récemment, de nombreux journaux ont publiés l'information concernant une possible rencontre du Patriarche de Moscou avec le Pape. Le Patriarche Kirill a répondu à cette question en citant avec précision les points d'accords et de litiges.

Dans cet entretien en date du 28 janvier, le quotidien serbe "Vecernje novosti" lui a posé cette question : " Insistez-vous encore pour que les questions litigieuses soient résolues au préalable, car sans cela, la rencontre n'aurait pas de sens?"

Dans un entretien accordé le 28 janvier au quotidien serbe Vecernje novosti , le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou a jugé la perspective d’une rencontre avec Benoît XVI encore prématurée. Le Patriarche Kirill a abordé plusieurs des problèmes actuels. Dans les Balkans, bien sûr, mais aussi en Ukraine et en Russie.

" Il est indispensable, précise le Patriarche orthodoxe, que se développent les relations entre orthodoxes et catholiques, qui gardent la tradition chrétienne. Oui. Comme précédemment, je considère que la condition pour que cette rencontre soit couronnée de succès est que les questions conflictuelles soient résolues, ou tout au moins se résolvent plus énergiquement.

" Les médias ne font ressortir que l'aspect sensationnel de cette éventuelle rencontre. Et, précisément, je ne voudrais pas que l'effet de cette rencontre soit réduit au sensationnel. Afin que celle-ci soit réellement utile pour le développement futur des relations entre l'Église Orthodoxe Russe et l'Église catholique, il est indispensable d'améliorer l'atmosphère de telle façon que nous résolvions les problèmes existants."

Puis il aborda la question de l'Orthodoxie dans les Balkans. " Lorsqu'a commencé la discussion sur le problème du Kosovo, le Pape de Rome, Benoît XVI, comme on le sait, a adopté une position équilibrée. Le Saint-Siège s'est abstenu jusqu'à maintenant de reconnaître officiellement cette partie de la Serbie comme un État indépendant.

" Bien plus, à la veille de la proclamation de l'indépendance du Kosovo et de la Métochie, le Pape a appelé la communauté internationale à ne pas se hâter quant à la décision finale concernant le statut de ce territoire, faisant remarquer que les monastères orthodoxes qui s'y trouvent revêtent une signification particulière, historique et spirituelle, pour les Serbes.

" À peine quatre jours après la proclamation de l'indépendance du Kosovo, Benoît XVI a reçu l'ambassadeur de Serbie auprès du Saint-Siège, soulignant que les Serbes avaient beaucoup souffert dans les conflits des dernières décennies et exprimant sa préoccupation au sujet de leur situation au Kosovo. Depuis lors, plus d'une fois, il a évoqué la défense des droits de la minorité serbe de cette région."

Puis lui fut posée la question de l'Ukraine. "À l'époque du pape défunt, les représentants du Vatican ont souvent dit qu'ils ne pouvaient influer sur les « grecs-catholiques » (uniates) en Ukraine, qui s'étaient emparés des églises orthodoxes. Cette situation a-t-elle changé?"

La réponse du Patriarche tient compte d'une part de la présence de plusieurs Églises orthodoxes opposée et d'autre part des attentes et du comportement des gréco-catholiques. " Bien que les grecs-catholiques ukrainiens soulignent de toutes manières leur loyauté envers le siège romain, ils insistent simultanément sur leur autonomie. Lorsqu'en 1990 fut formée une commission avec la participation du Vatican, du Patriarcat de Moscou et de l'Église orthodoxe d'Ukraine, les grecs-catholiques ont de facto interrompu son travail. "

" Nous avons proposé depuis longtemps que cette commission reprenne ses travaux, mais la partie catholique a accueilli très froidement notre proposition. Lors des contacts réguliers avec la direction de l'Église catholique-romaine, nous soulevons constamment la question du règlement de la situation des Églises orthodoxes en Ukraine occidentale. Tant le pape de Rome que les dirigeants des congrégations vaticanes concernées expriment leur compréhension pour notre préoccupation, mais le problème reste non résolu."

" En Autriche, en 1997, devait se tenir une rencontre entre le patriarche et le pape. Du document qui était alors préparé furent éliminés les passages concernant la nocivité du prosélytisme dans les territoires canoniques où il n'y avait pas auparavant de catholiques, ainsi que le conflit des orthodoxes et des uniates en Ukraine."

Sur les points communs que peuvent partager Rome et Moscou, le quotidien serbe "Vecernje novosti" a voulu savoir si les positions de Moscou et du Vatican se sont maintenant rapprochées ou tout est-il resté comme auparavant?

" Les relations entre orthodoxes et catholiques en Russie se sont manifestement améliorées, " a répondu le Patriarche. " En Russie, le problème du prosélytisme n'est plus aussi aigu que dans les années quatre-vingt-dix, lorsque les missionnaires venaient en Russie pour y déployer leur activité.

" Il est indispensable, a-t-il conclu, que se développent les relations entre orthodoxes et catholiques, qui gardent la tradition chrétienne et qui ont des vues proches sur l'éthique personnelle et sociale, le progrès scientifique et technique, la bioéthique et les autres questions contemporaines. Le problème de la christianophobie, la persécution des chrétiens pour leur foi, est de plus en plus actuel. Il me semble que la collaboration étroite entre orthodoxes et catholiques est prometteuse et importante dans le domaine de la défense des droits de tous les chrétiens." (source : Orthodoxie)


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