-
1 mars 2012 - Bolivie
DES HANDICAPÉS ATTAQUÉS PAR LES FORCES DE L'ORDRE

" Il nous faut abandonner toute attitude de violence et ouvrir un chemin pour le dialogue, après les violents affrontements ayant opposé un groupe de personnes handicapées, aux forces de l'ordre", déclarent les évêques de Bolivie.

Le 23 février, à La Paz, des centaines de persones handicapées se sont bagarrées, aux abords du palais présidentel, contre la police lors d'une manifestation où elles demandaient l'égalité des droits .

Le pays en compte près de 90 000, selon plusieurs études. Il est souvent difficile, pour ces personnes, de joindre les deux bouts et, comme chaque année, elles se mobilisent pour exiger le droit à l'égalité. Le mouvement de "la Caravane pour l'Intégration", sillonnel chaque année le pays pendant trois mois sur plus de 1 000 km en fauteuils roulants. L'idée est de sensibiliser la population bolivienne à leur cause et de se faire entendre par le président Evo Morales.

Les choses ont dégénéré à l'entrée du plais présidentiel.. Les manifestants et leurs proches se sont vu refuser l'accès par la police. Tout de suite, c'est l'indignation dans leurs rangs : « On permet l'accès à tout le monde, pourquoi pas à nous? », aurait protesté un jeune homme.

Difficile de savoir qui a porté le premier coup. En tout cas, les forces de sécurité ont utilisé leurs boucliers et des gaz lacrymogènes. Les manifestants, eux, ont frappé des policiers à coups de béquilles et même de fauteuils roulants.

Mgr Eugenio Scarpellini, secrétaire général de la Conférence épiscopale, a réaffirmé que l'Eglise soutient le dialogue lorsque les parties intéressées le demandent. Bien qu'il n'existe pas encore de négociations, l'Eglise a demandé d'abandonner les attitudes intransigeantes afin de parvenir à des solutions réelles et durables.

" Il ne faut pas chercher de solutions éphémères pour pacifier les affrontements en cours mais des solutions durables, qui rendent possible une assistance plus digne et plus fraternelle", a-t-il affirmé.

" La violence n'est pas acceptable, sous aucune forme, parce qu'elle menace l'intégrité physique et morale de la personne. En outre, nous savons que la route de la violence ne conduit à rien. Nous, croyants, comme Jésus qui avait des attitudes de préférence envers Ses frères les plus petits, sommes appelés à les accueillir et à être plus fraternels et plus solidaires avec eux".

De son côté, le P. José Fuentes, secrétaire de la Commission de Pastorale spéciale de la CEB, a rappelé la collaboration existant entre l'Eglise et ce mouvement d'handicapés au travers des paroisses et de la Caritas dans chaque zone. L'Eglise assiste également ce groupe de la population au travers de ses oeuvres de promotion sociale.

La « Caravane de l'Intégration » qui compte plus de 5.000 personnes demande de participer à la révision de la « Loi générale pour les personnes handicapées ». (source : Fides)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil