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du 29 avril au 2 mai 2012 (semaine 18)
 

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2 mai 2012 -
ROME RESSERRE LES LIENS AVEC CARITAS

Un décret signé du cardinal Bertone précise les nouveaux liens entre la "Caritas intenationale" et le Saint-Siège. Désormais, l’ensemble des actions engagées par les Caritas se feront explicitement au nom de l’Église.

Caritas Internationalis (CI) n'est pas une ONG comme les autres, a rappelé le 2 mai le Vatican avec force en publiant un décret qui précise la nouvelle articulation entre cette fédération internationale et les diverses instances gouvernementales de l’Église.

Ces directives sont rendues publiques un an après l’assemblée générale particulièrement tendue qui avait vu la Secrétairerie d’État s’opposer au renouvellement de Lesley Ann Knight, sa secrétaire générale. Plusieurs cardinaux de Curie, dont le secrétaire d’État Tarcisio Bertone, et le président du conseil pontifical Cor Unum , le cardinal guinéen Robert Sarah, étaient intervenus pour affirmer la nécessité de renforcer les liens entre la Caritas et le Saint-Siège.

Ces nouvelles mesures juridiques visent à préciser le texte fondateur "Ultima Cena" signé par Jean-Paul II en 2004 : « CI ne peut être assimilée à l’une des grandes organisations non-gouvernementales, même si elle remplit ses fonctions, dans la lutte contre la pauvreté, la coordination de l’aide humanitaire et le plaidoyer international, avec un professionnalisme reconnu ».

Car CI « remplit sa mission spécifique au nom de l’Église, est appelée à renforcer la communion entre l’Église universelle et les Églises particulières, et doit porter le message de l’Église, en matière politique et sociale, au niveau international ». Ce resserrement des liens, vise, dit-on à Rome à renforcer l’« harmonie avec le Siège apostolique et le magistère ». Mais, comme le note François Soulage, président de Caritas France, on peut avoir le sentiment d’une forme de reprise en main.

« J’ai l’impression que le Vatican limite beaucoup l’autonomie des Caritas locales. Ce n’est pas une surprise, le nouveau texte impose la ligne la plus dure. Ce n’est pas scandaleux mais c’est dommage », regrette François Soulage.

A l'inverse, le secrétaire général de Caritas Internationalis Michel Roy, élu lors de l’assemblée de mai 2011, voit pourtant dans ces décisions le signe d’un resserrement des liens entre CI et Rome : « Nos prises de position dans la lutte contre la pauvreté, la promotion de la justice et de la paix, exprimées désormais « in nomine Ecclesiae » n’en auront que plus de poids sur la scène internationale. »

De fait, les quatre milliards d’euros qui, chaque année, irriguent, par les Caritas, les canaux de la charité et de la solidarité des catholiques à travers le monde, pèsent d’un poids important, au nom de l’Église. Ici ou là, leur utilisation a pu, dans certains cas, susciter des polémiques quant à leur adéquation avec « une juste vision anthropologique, enracinée dans la doctrine catholique et engagée à défendre la dignité de la personne humaine. » (source : VIS)

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