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du 3 au 6 mai 2012 (semaine 18)
 

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6 mai 2012 - Philippines
LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET L'ÉCONOMIE

L’Eglise se félicite que le gouvernement ait reconnu comme un fait positif et un bienfait pour l’économie la croissance démographique, jusqu’alors présentée comme une des causes de la faible vitalité de l’économie nationale.

Selon le P. Melvin Castro, secrétaire exécutif de la Commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie, « ce n’est rien moins qu’un miracle » que de voir le gouvernement adopter une approche plus conforme aux desseins ‘pro-vie’ défendus par la doctrine sociale de l’Eglise.

En opposition ouverte au président Benigno Aquino III, qui tente depuis de nombreux mois de faire passer au Parlement une loi sur « la santé reproductive », des évêques catholiques ont salué le changement de ton de l’équipe au pouvoir. Pour Mgr Camilo Gregorio, évêque de Batanes, « on ne peut que se réjouir que [le gouvernement] perçoive ainsi les choses », même s’il est difficile de comprendre la cohérence du discours d’une administration qui reconnaît aujourd’hui une valeur positive à la croissance de la population après avoir soutenu la nécessité de contrôler cette même croissance.

Connu pour avoir souvent croisé le fer avec le gouvernement sur le sujet, Mgr Teodoro Bacani, évêque émérite de Novaliches, s’est dit quant à lui heureux que les dirigeants du pays réalisent enfin qu’une population en croissance était un atout pour l’économie nationale.

Avec une population de 92,33 millions d’habitants en 2010, contrairement à l’idée commune selon laquelle la population des Philippines connaîtrait une croissance explosive, le taux de croissance a fortement ralenti. Il était de 2,36 % en 2000, il n’est déjà plus que de 1,82 % en 2010.

Le changement de ton de l’administration Aquino au regard des bienfaits potentiels de la croissance démographique semble avoir été influencé par une étude publiée en février dernier par la banque HSBC. Selon ce document, si les Philippines figurent aujourd’hui au nombre des Etats dits ‘à revenu intermédiaire’ et voient plus d’un quart de leur population vivre sous la ligne de la pauvreté, le pays devrait en 2050 se classer au seizième rang des plus importantes économies dans le monde.

Aux Philippines, a-t-il expliqué, le problème est que la croissance démographique est due en grande partie aux foyers les plus pauvres qui, précisément, n’ont pas les moyens d’offrir une éducation de qualité à leurs enfants.

Si la pauvreté pose une vraie difficulté, c’est un problème dont la solution est plus facile à trouver que celui qui consiste à ne pas avoir de population du tout. Les politiques de contrôle de la croissance démographique aboutissent à des phénomènes de vieillissement accéléré et in fine de diminution de la population active, tendances qu’une bonne part des économies les plus avancées connaissent aujourd’hui et contre lesquelles elles ont beaucoup de mal à lutter, a analysé cet économiste.

Dans un contexte où tous s’accordent à dire que l’éducation et la formation sont les clefs de l’avenir des Philippines mais diffèrent sur le fait de savoir si les Philippines disposent ou non des ressources pour offrir cette formation à sa population, Mgr Camilio Gregorio estime qu’il « est important de continuer à mener campagne, discrètement mais résolument, pour des politiques ‘pro-vie’.

« Choisir la vie, refuser la loi sur la santé reproductive », est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, dont les causes se trouvent non dans une hypothétique surpopulation mais « dans des choix philosophiques erronés et des politiques économiques mal conçues, un contexte où règnent l’avidité, la corruption, les inégalités sociales, le manque d’accès à l’éducation, l’indigence des services économiques et sociaux, des infrastructures insuffisantes ». (source : Mepasie)


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