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du 13 au 16 mai 2012 (semaine 20)
 

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16 mai 2012 - Irak
DES VESTIGES HISTORIQUES CHRÉTIENS SONT EN PÉRIL


Découverts mais négligés par les autorités d’un pays plus préoccupé de reconstruction que d’archéologie, des sites anciens du centre de l’Irak abritant des vestiges chrétiens se voient aujourd’hui menacés de disparition.

Trois de ces sites, proches de la ville sainte chiite de Nadjaf, à 150 km au sud de Bagdad, firent jadis partie de la ville de Hira, capitale de la tribu préislamique des Lakhmides, des Arabes bédouins chrétiens. Hira a été leur capitale aux V et VIème siècles. Il n’en reste aujourd’hui que des ruines.

« C’est une zone d’importance historique, car elle est riche en antiquités, notamment en vestiges d’églises, d’abbayes et de palais, souligne Shakir Abdulzahra Jabari, qui y a mené des fouilles en 2007, 2009 et 2010. Mais à présent, cela fait un an que les antiquités sont négligées, ne reçoivent aucune attention, et cela bien que beaucoup de pays occidentaux s’intéressent à l’histoire de Hira en tant que principale porte d’entrée de la chrétienté en Irak. »

Hira était célèbre pour ses palais et monastères et les fondations de grandes abbayes qui sont encore visibles dans les ruines. Les chrétiens ont vécu pendant une longue période dans la région de Hira, où ils représentaient un tiers de la population de la ville ; la tribu al-Abad était la plus connue de leurs communautés et Hira se caractérisait par un certain nombre d’églises (…) et par la pratique de diverses activités tant scientifiques que culturelles.

Elle demeura la capitale jusqu’au VIIème siècle lorsque les forces du général arabe musulman Khalid bin al-Walid en firent la conquête sur ordre d’Abou Bakr, successeur direct du prophète Mohammed.

Des chercheurs de l’université d’Oxford ont exploré le site dans les années 1930, et des experts en antiquités irakiens y ont fait des fouilles en 1938, 1956 et 1957.

Mais depuis l’invasion américaine de 2003 et la chute de Saddam Hussein, la recherche archéologique ne figure plus parmi les priorités du gouvernement en dépit des 12.000 sites recensés dans le pays. Quant aux équipes étrangères, elles ont dû renoncer à explorer l’Irak en raison des violences, même si elles sont en baisse aujourd’hui.

De nouvelles fouilles dans une zone de 3.000 mètres carrés ont mis au jour les fondations de plusieurs structures d’argile, des croix gravées dans des murs et un bloc de marbre portant l’inscription « Bénédictions de Dieu et Dieu a pardonné aux disciples du Christ ».

En 2009, l’administration en charge des antiquités de la province de Nadjaf a annoncé la découverte de quelque 2 100 objets archéologiques, dont des pièces de monnaie, des fragments de poterie et plusieurs bâtiments datant de l’époque de la dynastie Lakhmide.

Mais l’exploration a cessé il y a un an, le projet étant arrivé à son terme faute d’argent, et aucun travail d’entretien n’a été fait sur les sites depuis. Cette négligence pourrait conduire à la « destruction » pure et simple des antiquités. (source : AP)


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