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du 13 au 16 mai 2012 (semaine 20)
 

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16 mai 2012 - Pakistan
ILS VEULENT CROIRE A UNE COHABITATION PAISIBLE

En dépit de l’islamisation croissante de la société et des nouvelles parfois dramatiques sur le sort des minorités religieuses, des chrétiens veulent encore croire à la possibilité d’une cohabitation paisible.

Parmi
les 5 % des 190 millions de Pakistanais qui ne sont pas musulmans mais chrétiens (2 % de la population), ou encore hindous, sikhs, parsis, bouddhistes, certains veulent croire qu’en dépit de l’islamisation progressive de la société, une cohabitation paisible avec la majorité musulmane est possible.

Récemment à Lahore, l’Eglise presbytérienne du Pakistan en collaboration avec l’Institut de théologie pour les laïcs, une institution rattachée à l’Eglise catholique, organisait un colloque intitulé « Faith in Context », réunissant divers intervenants chrétiens et membres de la société civile, dont des musulmans. Les participants du colloque n’ont pas caché que les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et le déclenchement de la guerre en Afghanistan qui avait suivi avaient été le point de départ d’une « décennie noire ».

Au Pakistan, le sentiment anti-chrétien n’a fait que croître, ont-ils rappelé, et depuis cinq ans notamment, les attaques ciblant des lieux de culte chrétiens sont allées crescendo. Toutefois, ont-ils ajouté, il existe des raisons de garder espoir.
Secrétaire exécutif de la Commission pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, Javed William a expliqué que « nombreux étaient les responsables des Eglises chrétiennes à savoir qu’au sein de la société pakistanaise, l’homme de la rue associait les chrétiens à l’Amérique et les hindous à l’Inde ».

Pour la presbytérienne Romana Bashir, responsable du Centre d’études chrétiennes de Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad, les chrétiens doivent persévérer dans la double approche que certains de leurs responsables ont choisi de mettre en œuvre, à savoir à la fois garder le contact avec les milieux islamiques radicaux et mener des actions concrètes avec des musulmans sur le terrain.

« Des madrasas (écoles coraniques), certes peu nombreuses, admettent désormais des chrétiens aux cours d’informatique qui y sont dispensés », a-t-elle mis en avant, soulignant au passage l’état lamentable dans lequel se trouvait le système public d’éducation
.

Parmi d’autres signes indiquant que le sort des minorités religieuses au Pakistan n’est pas uniformément sombre figure la publication de l’ouvrage du jésuite allemand Christian Troll, récemment traduit en ourdou. Spécialiste de l’islam et plus particulièrement de l’islam en Asie du Sud, le jésuite était à Lahore à la fin du mois de février dernier pour le lancement de Muslim Swalat, Masihi Jwabat (traduction de Muslime fragen, Christen antworten paru en 2003).

Pour le dominicain James Channan, du Centre pour la paix de Lahore, une structure animée par sa congrégation, un tel ouvrage est nécessaire au Pakistan, où la crainte d’être accusé de blasphème rend difficile tout dialogue interreligieux. « A plusieurs occasions, des accusations de blasphème ont été lancées après que des discussions sur des sujets religieux aient tourné au vinaigre. [Le livre du P. Troll] peut être une aide pour les personnes qui sont engagées dans des initiatives interreligieuses », a-t-il estimé.

Au sein la branche de Quetta de la Caritas Pakistan, on
tenait à signaler que même les équipes locales de la Caritas ne pouvaient plus se rendre dans les régions reculées de la province, mais que néanmoins l’action caritative du vicariat apostolique de Quetta serait poursuivie.
(source : Mepasie)

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