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du 13 au 16 mai 2012 (semaine 20)
 

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16 mai 2012 - France
DE QUELLE LAÏCITÉ S'AGIT-IL ...


Est-ce un gage donné aux partisans de la laïcité, dont on a vu poindre, ci ou là, lors de la campagne électorale du nouveau président français, certaines revendications, en choisissant de commencer son quinquennat par un hommage à Jules Ferry ?

Il ne faudrait pas se tromper de symbole. Jules Ferry n’est pas le « petit père Combes », et est décédé plus de dix ans avant le vote de la loi 1905. Libéral dans l’âme, « l’inventeur » de l’école gratuite et obligatoire a, au contraire, toujours défendu le principe la liberté de l’enseignement.

Pour une raison d’abord pragmatique, « impossible de pourvoir aux besoins d’éducation » par le seul enseignement public, disait-il, mais pas seulement : Jules Ferry, dont il ne faut cependant pas oublier qu’il fut particulièrement dur avec les congrégations religieuses, voyait dans l’enseignement libre une concurrence nécessaire pour l’enseignement public (c’est même le titre de l’un de ses discours devant le Sénat, en mai 1882) et un antidote à une forme d’absolutisme laïc qu’il réprouvait.

« Voulons-nous le retour à des doctrines de philosophie d’État, à une sorte de religion laïque d’État ? » s’interrogeait-il devant la représentation nationale : « Messieurs, personne plus que moi n’est l’adversaire de tout ce qui peut ressembler à des doctrines religieuses ou philosophies imposées par l’État ».

Pour Isabelle de Gaulmyn, la neutralité de l’État selon Jules Ferry, était une neutralité « sereine » pour reprendre ses propres termes. C’est d’ailleurs cette même conception libérale que les juges du Conseil d’État, tout au long du XXe siècle, ont voulu privilégier, dans l’application très souple qu’ils ont donnée à la loi de 1905 et aux rapports entre État et Églises.

Dans son instruction de 1883, le même Jules Ferry mettait en garde les instituteurs contre toute tentation d’intolérance : « Le maître devra éviter comme une mauvaise action tout ce qui dans son langage ou dans son attitude blesserait les croyances religieuses des enfants confiés à ses soins, tout ce qui porterait le trouble dans leur esprit, tout ce qui trahirait de sa part envers une opinion quelconque un manque de respect ou de réserve ». Une laïcité sereine, dont il sera sans doute question dans les réalisations concrètes à venir. (source : La Croix)


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