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du 20 au 23 mai 2012 (semaine 21)
 

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23 mai 2012 -
POUR UN IRAK PACIFIÉ OÙ LES CHRÉTIENS POURRAIENT VIVRE

Archevêque syrien-catholique de Mossoul de 1999 à 2011, Mgr Georges Casmoussa invite chrétiens et musulmans à s’unir pour un Irak pacifié alors que le pays s’est vidé de plus de la moitié de sa population chrétienne en moins de dix ans.

De passage à Paris, l’actuel vicaire patriarcal du Patriarcat syrien-catholique – désormais installé à Beyrouth – s’est exprimé le 21 mai devant la presse parisienne.

" Je ne veux pas passer pour un prophète de malheur, mais je ne peux non plus faire preuve d’un optimisme excessif." Il connaît les subtilités orientales et il mesure combien le sort des chrétiens demeure incertain dans son pays.

Lui-même avait été enlevé par un groupe islamiste. C’était en 2005 et il n’a rien oublié : l’angoisse permanente et la mort qui rôde. Mais Mgr Casmoussa n’est pas homme à ressasser de vieux démons.

Il aurait même tendance à s’inscrire en faux contre les pronostics les plus alarmistes au sujet de sa communauté : « Il reste des chrétiens en Irak. Si la sécurité leur est rendue, beaucoup de ceux qui ont fui rentreront. »

D'ailleurs il ne cesse de promouvoir un « dialogue de vie » entre les deux communautés : « Chrétiens et musulmans, nous devons chercher à établir ensemble un régime civil dans lequel chacun trouve sa place. La même terre nous nourrit, nous avons composé la même histoire, notre avenir est à bâtir ensemble, résume-t-il. Nos religions en elles-mêmes ne se contredisent pas. »

Bien sûr, les chiffres sont préoccupants : il ne resterait que 400.000 à 450.000 des 900.000 chrétiens qui peuplaient l’Irak avant l’invasion américaine de 2003. Mais pas de quoi se résigner, pour Mgr Casmoussa : « C’est notre pays, c’est notre patrie ».

« Ce que nous exigeons, chrétiens d’Irak ou d’Orient, c’est de voir nos droits reconnus, plaide l’évêque. Que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière. Le fait d’être minoritaire ne doit pas empêcher d’avoir les mêmes droits ». Et il rêve de voir les courants musulmans modérés coopérer avec les organisations chrétiennes dans les domaines de l’éducation, de la santé ou de la culture, au service de la reconstruction du pays.

Interrogé sur le conflit syrien, Mgr Casmoussa, sans nier la nécessité d’un changement profond, estime que l’insurrection de la rue laisse planer un doute quant aux manipulations de groupes aux idéologies fondamentalistes, agissant depuis l’étranger. (source : AP)


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