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du 24 au 27 mai 2012 (semaine 21)
 

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27 mai 2012 -
L
ES NOMBREUX MOTIFS DE CETTE DÉMISSION

Au lendemain du départ forcé du président de l´Institut pour les oeuvres de religion (IOR), l´Italien Ettore Gotti Tedeschi, nul ne sait dire avec exactitude ce qui a entraîné ce nouveau séisme au sein de l´administration vaticane.

Plusieurs hypothèses circulent cependant, sur fond de divergences au plus haut niveau quant à la gestion de la banque du Vatican et à la transparence financière du petit Etat.

Plus que le départ précipité du "banquier du pape" poussé à la démission le 24 mai par les 4 autres membres du Conseil de surintendance de l´IOR, c´est d´abord la communication autour de ce limogeage qui entraîne de multiples questions. Dans un milieu habitué aux départs discrets ou aux déplacements déguisés en promotions - selon le célèbre adage latin promoveatur ut amoveatur -, le Saint-Siège a en effet choisi cette fois-ci un ton ferme, assurant que la situation de gouvernance de l´IOR s´était "ultérieurement détériorée" et qu´il convenait désormais de retrouver "un excellent président".

Ce ton tranche avec les communiqués publiés en septembre 2010, alors que la banque dirigée par Ettore Gotti Tedechi était soupçonnée de mouvements d´argent suspects, et qui faisaient alors état de "la totale confiance" du Saint-Siège envers "les dirigeants de l´IOR. Le choix du "banquier du pape" - blanchi par la suite de ces accusations - d´aller alors à la rencontre de la justice italienne n´aurait pas été du goût de tous au sein de la curie.

Pour certains observateurs, le banquier italien serait un "bouc émissaire facile". D´autres soulignent qu´il est plus aisé, au Vatican, de renvoyer un laïc, qui ne doit en effet être "recasé" nulle part
, plutôt qu'un cardinal. Certains par contre doutaient de sa capacité à mettre en place la politique de transparence voulue par Benoît XVI et exigée par ailleurs par les standards européens.

L´embarras est palpable au Vatican où cette nouvelle affaire semble s´inscrire par ailleurs dans les révélations en cascade, dans la presse et l´édition littéraire en Italie, de documents confidentiels révélant au grand jour des luttes internes où la figure du cardinal Bertone n´est jamais éloignée. Lettres ou notes internes font ainsi apparaître des divergences concernant la recherche de transparence dans les finances vaticanes, en particulier avec le cardinal Attilio Nicora, à la tête de l´Autorité d´information financière (AIF) instituée en janvier 2011.

A peine publié, le livre-choc "Sa Sainteté - les documents secrets de Benoît XVI" contient en particulier des notes confidentielles envoyées par Ettore Gotti Tedeschi au secrétaire du pape, Mgr Georg Gänswein. On y retrouve en particulier sa volonté de tout faire pour accélérer la transparence financière du Vatican. Selon la presse qui cite "des sources vaticanes sérieuses", déçu par l´attitude de l´administration, le "banquier du pape" pourrait même être parmi ceux qui ont facilité la publication de certains documents confidentiels.

Le principal intéressé a, pour l´heure, peu parlé. "Je préfère me taire car, sinon, je devrais seulement dire des grossièretés", a brièvement confié Ettore Gotti Tedeschi au soir de sa démission, invitant cependant les journalistes à la patience.
Il s´est dit "partagé entre le souci de dire la vérité et le fait de ne pas vouloir déranger le pape". Reste que Benoît XVI apprécie le banquier catholique - qu´il avait consulté lors de la rédaction de l´Encyclique Caritas in Veritate (2009) - et pourrait choisir de le recevoir en toute discrétion afin d´entendre sa version des faits. (source : Apic)

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