Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 au 5 juillet 2012 (semaine 26)
 

-
5 juillet 2012 -
L'ARCHEVÊQUE DE RATISBONNE SUCCÈDE AU CARDINAL LEVADA


Benoît XVI a nommé le lundi 2 juillet Mgr Gerhard Ludwig Müller, l’évêque de Ratisbonne en Allemagne comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il succède au cardinal américain Levada, atteint par la limite d’âge.

Il est très proche de Benoît XVI. Tous deux ont exercé leur ministère ou vécu en Bavière, ils ont accumulé une production académique considérable.

Jeune, du moins à l’échelle du collège cardinalice, Mgr Müller est âgé de 64 ans. À peine trentenaire, il soutenait déjà en 1977, sous la houlette du futur cardinal allemand Karl Lehmann, sa thèse de doctorat en théologie sur Église et sacrements dans le christianisme sans religion . Depuis, le théologien allemand a publié plus de 400 livres et articles.

Dès 1986, à 38 ans, il fut l’un des plus jeunes enseignants de l’Université de Munich. Rapidement, il est nommé expert auprès de la commission doctrinale de l’épiscopat allemand, puis, à Rome à la Commission théologique internationale, où il siégera, très proche de son compatriote Ratzinger, de 1998 à 2003.

Ses domaines de recherche de prédilection sont dans la ligne du Concile Vatican II : le dialogue œcuménique, la conception chrétienne de la révélation, l’ecclésiologie. Son ouvrage majeur, Théologie dogmatique catholique et ses 900 pages ont fait l’objet de sept éditions et de nombreuses traductions.

Le 24 novembre 2002, il prend la tête du diocèse de Regensburg (Ratisbonne) dont la population à 75 % catholique,connaît un clergé d'un millier de prêtres. Il se rendra à Rome, en 2005, pour le synode de évêques sur l’Eucharistie. Les deux synodes précédents, sur l’Europe en 1999 et sur l’évêque en 2001, l’avaient accueilli comme expert.

En 2008, il a créé dans son diocèse l’Institut Pape-Benoît-XVI. Objectif : publier les œuvres complètes de Joseph Ratzinger, qui lui en a confié personnellement le soin. Ce qui lui vaut de très nombreuses rencontres particulières avec le Pape.

Mgr Müller a été élève de Gustavo Gutierrez, l’un des fondateurs de la théologie de la libération, ne s’en est jamais caché, et a toujours revendiqué cette fidélité, qu’il a encore célébrée en 2008 à l’Université pontificale catholique de Lima (Pérou), elle-même en délicatesse avec Rome. À cette occasion, il a affirmé, soulignant le lien de la théologie de la libération avec la doctrine sociale de l’Église .

À l’opposé, il n’a fait preuve d’aucune complaisance envers les lefebvristes présents dans son diocèse. Lors de la levée de l’excommunication, en 2009, ses déclarations ont été sans équivoques : « La levée de l’excommunication de ces quatre personnes n’a rien à voir avec une concession juridique en vue de l’accueil à des opposants au Concile. » Il avait même appelé à la réduction à l’état laïc de Mgr Williamson.

Il devra donc gérer l’issue de l’éventuelle réintégration de tout ou partie de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X au sein de l’Église.

Les religieuses américaines, durement tancées par le cardinal Levada, seront attentives à ses premières prises de position.

« Les opinions extrêmes, traditionalistes ou modernistes, aux marges de l’Église, finissent souvent par s’annuler les unes les autres. Au lieu de cultiver des attitudes agressives contre le pape et les évêques, lorsqu’ils ne partagent pas l’arbitraire de groupes marginaux, chaque catholique devrait penser, écouter et agir en unité avec l’Église. » (source : AP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil