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du 12 au 18 août 2012 (semaine 33)
 

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18 août 2012 - Kenya
ILS FONT PLUS CONFIANCE AUX RELIGIEUX QU'AUX POLITIQUES

Au Kenya, 53,4% de la population fait plus confiance aux institutions religieuses qu´aux hommes politiques pour gérer la réconciliation des parties antagonistes dans le pays, révèle une étude du Centre jésuite Hakimani, publiée début août.

Elle
concernait les conséquences du tribalisme sur le système de gouvernement décentralisé au Kenya. L´enquête a été menée du 14 mai et au 20 juillet 2012 dans 30 comtés du Kenya. Ses résultats ont été annoncés lors d´une conférence nationale qui s´est déroulée du 9 au 10 août à l´Institut d´études de la paix et des relations internationales Hekima de Nairobi, la capitale du Kenya.

Quelque 300 personnes, parmi lesquelles des représentants des 30 comtés dans lesquels la recherche a été effectuée, des délégués des différentes religions du pays, de la société civile, des partis politiques, ainsi que des universitaires et des représentants de la communauté internationale, ont participé à la conférence. Celle-ci était organisée conjointement par le Centre jésuite Hakimani et la Commission "Justice et Paix" de la Conférence épiscopale du Kenya.

L´enquête révèle que 93% des personnes interrogées éprouvent un grand besoin de réconciliation au niveau de l´identité et de l´appartenance ethnique.

"Ces résultats impliquent qu´il y a des choses que le gouvernement central peut faire pour les comtés", a déclaré le Dr Elias Mokua, le principal responsable de l´étude. Selon lui, ce désir de réconciliation peut s´expliquer par les violences post-électorales de 2007/2008 qui ont secoué le pays pendant plusieurs semaines, faisant plus de 1´000 morts. Ces troubles ont donné l´impression d´une société kenyane "désarticulée".

Les résultats de l´enquête montrent que les Kenyans souhaitent réellement travailler à la réconciliation et à la paix. "Ce désir général est une condition préalable pour que les prochaines élections de mars 2013 se déroulent dans le calme", a déclaré Mgr Zacchaeus Okoth, archevêque de Kisumu, et président de la Commission "Justice et Paix". Il a reconnu qu´il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine.

"Il y a toujours des victimes des évènements de 2007-2008 qui sont sous traitement médical. Il y en a encore qui ont des balles logées dans leur corps. Des personnes déplacées sont encore hébergées dans des campus. Certains connaissent ceux qui leur ont pris leurs femmes ou les ont violées. D´autres savent qui a tué leurs proches. Tous continuent de réclamer justice. L´Eglise croit toujours, qu´un jour, cette justice sera faite, autant pour la victime que pour l´agresseur", souligne Mgr Okoth, exhortant au pardon mutuel.

Cheikh Yusuf Abuhanza, représentant des dignitaires musulmans de Nairobi, s´est félicité de l´initiative de l´Eglise catholique. Selon lui, du fait de la nature de leur mission, les institutions religieuses sont mieux placées que les autres pour prôner la réconciliation. (source :
CISA)

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